En France, une grande partie des logements sont considérés comme mal isolés. Ces faibles performances énergétiques ne se constatent pas qu'en hiver. De nombreux ménages indiquent avoir eu souvent trop chaud dans leurs maisons.
- Durant l'été 2023, environ 5 000 décès dus à la chaleur ont été recensés en France
- Avec des vagues de chaleur de plus en plus nombreuses, « de plus en plus de personnes subissent l’inadaptation, voire l’inhabitabilité de leur logement plusieurs mois par an », pointe une étude de la fondation Abbé Pierre
- Le nombre de foyers qui vivent dans des logements mal isolés a progressé d'environ 26 % en 10 ans (entre 2013 et 2023)
- L’adaptation des logements aux vagues de chaleur « ne figure toujours pas au cœur des politiques de rénovation », selon la même étude
Le 21 août, la Fondation Abbé Pierre a publié un rapport qui met en avant la précarité énergétique en France. En 2023, plus de la moitié (55%) des Français indiquent avoir eu trop chaud au moins 24 heures de leurs maisons en 2023. Un quart des personnes sondées avouent avoir eu souvent trop chaud au cours de l'été dernier.
Toujours selon les données communiquées par la Fondation Abbé Pierre et rapportées par l'AFP, le nombre de foyers qui vivent dans des logements mal isolés, et qui ont donc régulièrement trop chaud, a progressé d'environ 26 % en 10 ans (entre 2013 et 2023). Avec des vagues de chaleur de plus en plus nombreuses, « de plus en plus de personnes subissent l’inadaptation, voire l’inhabitabilité de leur logement plusieurs mois par an », s'alarme l'étude.
En France, le gouvernement encourage les ménages à effectuer des travaux visant à améliorer les performances énergétiques de leurs logements. D'ailleurs, il existe plusieurs aides visant à apporter un apport financier aux foyers qui souhaitent sauter le pas. MaPrimeRénov' est l'un des plus connus. Toutefois, malgré ces efforts, l’adaptation des logements aux vagues de chaleur « ne figure toujours pas au cœur des politiques de rénovation », estiment les auteurs de l'étude.
Pour les auteurs de cette étude, « Il aurait été utile de subventionner également de simples gestes pour des millions de ménages exposés à la précarité énergétique d’été, sans forcément qu’ils aient à engager des travaux lourds alors qu’ils ont parfois besoin en urgence d’installer des volets ».
Pour faire face à ce problème lié à la chaleur, la Fondation Pierre Abbé propose « d’intégrer systématiquement des travaux d’adaptation aux vagues de chaleur aux rénovations énergétiques subventionnées par l’État ». La fondation parle aussi de la mise en place d'un plan « grand chaud » pour protéger les sans-abri.
Les logements mal isolés risquent de devenir inhabitables
Sans un effort plus conséquent de la part du gouvernement, la situation pourrait même s'aggraver dans le futur, alerte la fondation. « Un Français sur sept habite un territoire qui sera exposé à plus de vingt journées anormalement chaudes chaque été d’ici 2050 », détaille l'étude. Pour rappel, durant l'été 2023, environ 5 000 décès dus à la chaleur ont été recensés en France. Les trois quarts représentent des personnes âgées de plus de 75 ans.