Face à un marché locatif tendu, les propriétaires se montrent de plus en plus exigeants, avec des critères d’accès au logement plus stricts. Cela se traduit, dans certains cas, par des pratiques abusives et une atteinte aux droits des locataires.
Louer un logement est devenu particulièrement difficile en France, notamment pour les petits revenus. Effrayés par les squatteurs et les loyers impayés, les propriétaires sont de plus en plus durs en matière de critères de sélection. D’après une enquête menée par Flashs pour Zelok, une plateforme spécialisée dans la location de logements immobiliers, 67 % des bailleurs interrogés exigent des locataires un CDI.
Tandis que 56 % affirment exiger un salaire de trois fois le montant du loyer. Si ces conditions représentent une assurance pour les propriétaires, elles sont lourdement pénalisantes pour les locataires, qui ont recours à la falsification de certains documents pour obtenir le logement. Or, il semble que les pratiques illégales se soient répandues des deux côtés, puisque les propriétaires usent aussi de méthodes abusives.
Selon l’enquête, 29 % des bailleurs ont réclamé le paiement d’une partie non déclarée du loyer, afin de dépasser ainsi le plafonnement fixé par le gouvernement. Tandis que 27 % ont affirmé avoir choisi leur locataire en fonction de ses origines. Une situation accablante pour les locataires, notamment les plus précaires, déjà lourdement impactés par la cherté du loyer dans certaines régions, qui doivent, en plus, faire face à des conditions d’accès au logement endurcies.
De nombreux locataires se retrouvent contraints de mentir pour obtenir un logement
Toujours selon l’étude de Zelok, relayée par TF1 Info, 26 % des locataires ont affirmé avoir triché sur leur dossier pour obtenir un logement. Parmi eux, des étudiants ou des travailleurs en début de carrière, qui ont été contraints de gonfler leur fiche de paie pour pouvoir se loger. Parmi les sondés, 12 % ont déjà eu recours à cette fraude pour pouvoir faire accepter leur dossier auprès du bailleur.
D’autre part, 14 % confient avoir menti sur leur origine, tandis que 16 % ont déclaré une fausse situation personnelle. Car, en effet, de nombreux bailleurs sont plus enclins à louer à un couple qu’à une personne célibataire, pour la sécurité financière que cela représente. Et pour cause, un couple possède généralement deux sources de revenus, contrairement à une personne seule.
Interrogés sur les abus subis de la part des propriétaires, 42 % des locataires ont affirmé avoir accepté ces pratiques abusives, car il s’agissait de la seule issue possible pour obtenir un logement.








