La croissance est en légère hausse en France, selon l’OCDE. Optimiste, l’Organisation de coopération et de développement économique la porte à 0,7% pour cette année 2024, alors qu’elle l’estimait à 0,6% en février dernier. Toutefois, ce petit rebond nécessite de nouvelles mesures d’assainissement budgétaire, avertit l’organisation.
L’optimisme de l’OCDE pour la croissance en France est, en effet, modérée par les difficultés qui risquent d’impacter négativement son économie à court et à moyen terme. Cette croissance, même légère, est la « bienvenue, mais des efforts d’assainissement budgétaire supplémentaires seront indispensables pour réduire résolument la dette, notamment en restreignant la masse salariale des administrations publiques et en rationalisant les dépenses sociales, sanitaires et fiscales », affirme l’organisation dans son rapport.
Des décisions socio-économiques douloureuses à l’horizon
Estimant « un plan budgétaire à moyen terme est nécessaire pour établir une trajectoire d’assainissement budgétaire », afin de réduire le poids de la dette publique, l’OCDE prévoit, en contrepartie, la poursuite du recul de l’inflation grâce à la tendance à la stabilité des prix. Une stabilité qui portera également à la hausse la consommation privée des ménages. Cependant, avertit l’OCDE, ce travail d’assainissement budgétaire devrait engendrer un ralentissement de la consommation et l’investissement public à l’horizon 2025.
À rappeler que le gouvernement s’est tracé l’objectif d’économiser 10 milliards d’euros et avait décidé d’annuler 10 milliards de crédits dans des créneaux, tels que l’aide au développement, l’environnement et l’enseignement supérieur. Outre cette rationalisation des dépenses sociales, l’OCDE préconise au gouvernement de restreindre la masse salariale des administrations publiques.
Reprise timide de la croissance mondiale
Par ailleurs, l’OCDE est optimiste quant à la croissance mondiale, évaluée à 3,1 pour l’année 2024. L’organisation estime que « l’impact du resserrement de la politique monétaire perdure, notamment sur les marchés du logement et du crédit, mais l’activité mondiale se montre relativement résiliente, l’inflation recule plus rapidement que prévu et, dans le secteur privé, la confiance se redresse ». Ce qui fera que l’inflation globale dans les pays de l’OCDE devrait tomber à 5 % en 2024 (contre 6,9 % en 2023) et poursuivre sa baisse pour atteindre 3,4 % en 2025.
Dans le détail, cette croissance devrait, toutefois, suivre des trajectoires différentes d’un continent à l’autre. L’OCDE avertit, à ce sujet, que « les évolutions diffèrent toujours d’un pays à l’autre, la forte croissance affichée par les États-Unis et de nombreuses économies de marché émergentes compensant les résultats moins bons observés dans nombre d’économies avancées, tout particulièrement en Europe ».
Prévisions pessimistes aussi pour les pays du G20 et des autres pays développés, dont la croissance serait nettement inférieure à celle des pays en développement. Pareil pour la France qui devrait enregistrer, en 2025, une croissance inférieure à celle de la zone euro, avec 0,7% contre 1,3% pour cette dernière.
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