Les tensions en mer Rouge sont toujours d'actualité. Les rebelles houthis multiplient les attaques contre les navires, poussant de nombreuses compagnies de transport maritime à éviter cette principale route commerciale mondiale est-ouest. Ces attaques impactent considérablement le commerce international et compromettent les efforts consentis par les gouvernements pour faire reculer l'inflation.
Le constat est partagé par plusieurs analystes qui alertent sur l'impact de ces attaques sur l'inflation. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) abonde dans ce sens dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales pour 2024, publié ce lundi 5 février. « Les attaques contre des navires en mer Rouge ont fait augmenter fortement les coûts du transport maritime et allongé les délais de livraison, perturbant les calendriers de production et accentuant les tensions sur les prix », note l'OCDE.
« La gravité des tensions géopolitiques fait peser un risque important à moyen terme sur l’activité et sur l’inflation, surtout si le conflit au Moyen-Orient devait entraîner des perturbations sur les marchés de l’énergie », indique encore le rapport de l'organisation économique qui ajoute que « la persistance des tensions sur les prix des services pourrait aussi entraîner une augmentation inattendue de l’inflation et provoquer des corrections de prix sur les marchés financiers au fur et à mesure des réévaluations des attentes en matière d’assouplissement monétaire ».
Les prévisions de croissance reculent pour l'Europe qui risque une hausse de l'inflation
L'OCDE avertit également que la « croissance pourrait être également plus modeste que celle annoncée par les projections si les conséquences des relèvements passés des taux directeurs sont plus marquées que prévu ». Toutefois, il faut souligner que cette organisation reste optimiste, affirmant que « l’inflation devrait revenir à son objectif dans la plupart des pays du G20 d’ici la fin de 2025 », avec 2,6 % attendus cette année et 2,4 % l’an prochain. Concernant la croissance, l'organisation a revu ses prévisions à la hausse. Le PIB mondial devrait augmenter de 2,9 % contre 2,7 % estimé en novembre.
Cependant, la zone euro ne va pas bénéficier de cette hausse. L'organisation affirme que la croissance en zone euro sera plombée par ces deux premières économies, à savoir la France, qui devrait voir son PIB augmenter de 0,6 % cette année, soit 0,2 point de moins par rapport aux prévisions de novembre, et l’Allemagne, qui va voir le sien augmenter 0,3 %, soit 0,3 point de moins que précédemment estimé. Ainsi, la croissance sera de 0,6 % en 2024, en retrait de 0,3 point par rapport aux prévisions de novembre, et de 1,3 % en 2025, en baisse de 0,2 point par rapport aux précédentes prévisions, révèle également ce rapport.