Actuellement, le marché de l'immobilier connaît un ralentissement fulgurant en France. La demande de location explose et l'offre ne cesse de reculer. Face à cette situation, le gouvernement compte effectuer une réforme des taxes sur les logements meublés.
Un abattement moins avantageux pour la location d'Airbnb
Au vu de la dégradation du marché de l'immobilier, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, avait évoqué, en été, son intention de mettre un terme aux avantages fiscaux qui profitent aux locations saisonnières. Sa proposition était de réduire l'abattement de 71% à 50 seulement, pour que les Airbnb « reviennent sur le marché ». « Aujourd’hui, environ 100.000 logements loués en France bénéficient d’un abattement fiscal de 71%. C’est énorme ! C’est une incitation à ne pas mettre son logement à la location, puisque vous pouvez gagner autant d’argent en trois mois qu’en une année ! » a-t-il argumenté.
Une proposition qui a fait réagir le ministre du Logement, qui partage ce même avis et compte entreprendre une mesure bien plus radicale. « Je propose donc de ne plus les favoriser (les logements proposés à la location sur des plateformes comme Airbnb) et d’aligner la fiscalité des meublés touristiques, des meublés traditionnels et des locations vides, avec un même abattement de 40 % », proposait-il le 7 octobre au Monde. Cette dernière proposition a finalement été votée par les députés le 12 octobre, qui ont décidé, d'un commun accord, de mettre en place un amendement qui mettra au même niveau les locations meublées saisonnière et traditionnelle. Celui-ci dispose d'un abattement de 40% pour les deux.
Location meublée : une taxation des plus-values jugée trop avantageuse
Lors de la commission des finances, les députés ont également proposé deux nouveaux textes, visant à mettre en place une réforme du calcul de la taxation des plus-values immobilières pour les loueurs meublés. Le mode de calcul actuel étant considéré comme « trop avantageux », notamment pour les habitations destinées à « un usage touristique ». De nombreux députés considèrent le régime fiscal accordé aux bailleurs de location meublée comme étant la source de la dégradation du marché immobilier.
« La France fait actuellement face à une véritable crise du logement. Ce phénomène aux facteurs multiples est amplifié par le régime fiscal particulièrement avantageux de la location de meublés », a déclaré le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, qui a participé à l'amendement. L'un des textes adoptés par les députés concerne les bailleurs de logement destinés à une location saisonnière, de type Airbnb, tandis que le second cible l'ensemble des propriétaires de biens immobiliers qui profitent du statut de loueur meublé non professionnel. Toutefois, l'application de cette réforme des plus-values demeure incertaine. Elle sera confirmée une fois le vote définitif effectué.