Le Livret jeune, destiné aux 12-25 ans, subira des conséquences directes de la baisse du taux du Livret A prévue pour février 2025. Avec une rémunération indexée sur ce dernier et un contexte concurrentiel dominé par des produits comme le LEP, ce livret d’épargne peine à séduire face à des alternatives plus attractives pour les jeunes.
Le taux du Livret A, actuellement fixé à 3 %, sera réduit à 2,4 % à compter du 1ᵉʳ février 2025. Ce changement entraîne mécaniquement une baisse similaire du taux minimum applicable au Livret jeune, car sa rémunération ne peut être inférieure à celle du Livret A. Certaines banques qui proposaient des taux attractifs pour ce produit, jusqu’à 4 %, devront réajuster leurs offres, ce qui risque de diminuer l’intérêt des épargnants pour ce placement.
Le LEP, un concurrent de taille pour les jeunes
Le Livret d’épargne populaire (LEP), avec son taux nettement plus élevé de 3,5 % à partir de février 2025 et un plafond d’épargne bien supérieur (10 000 euros contre 1 600 euros pour le Livret jeune), s’impose comme une alternative plus avantageuse. Ce produit attire de plus en plus les 18-25 ans, qui représentaient 4,1 % des détenteurs de LEP en 2023, contre seulement 1 % en 2021. Cette popularité croissante devrait encore s’accélérer, d’autant plus que des millions de personnes éligibles n’ont pas encore ouvert de LEP, selon la Banque de France.
L’attractivité déclinante du Livret jeune se reflète dans ses encours, qui sont passés de 5,2 milliards d’euros en 2021 à 4,8 milliards fin 2023, soit une diminution de 400 millions en deux ans. Cette chute s’explique non seulement par des taux moins compétitifs, mais aussi par le faible plafond d’épargne et le manque d’intérêt des jeunes pour ce produit face à d’autres solutions plus lucratives.
Des perspectives limitées pour le Livret jeune
Face à cette situation, les banques pourraient chercher à rendre le Livret jeune plus compétitif, mais elles sont contraintes par la réglementation qui impose une rémunération alignée sur le Livret A. Pour les jeunes épargnants, les produits comme le LEP ou même des comptes épargne non réglementés offrent désormais des conditions bien plus intéressantes.
La baisse du taux du Livret A et les avantages relatifs du LEP soulignent les défis croissants pour le Livret jeune, qui perd peu à peu son rôle de produit d’entrée pour les jeunes dans le monde bancaire. Si rien n’est fait pour adapter ce produit aux nouvelles attentes des épargnants, il risque de devenir de moins en moins pertinent.