Récemment, la Banque de France a indiqué que les Français mettaient en moyenne 7 952 euros sur leur compte courant. Son encours global est estimé à 660 milliards d’euros en 2023. Cependant, les Français s’intéressent aussi à l'épargne réglementée. Dans son dernier rapport sur l’épargne réglementée, la Banque de France évalue le montant moyen dont dispose chaque français sur son Livret A et donne même les départements où les épargnants mettent le plus d’argent.
- L’encourt global moyen du Livret A a atteint 414 milliards d’euros en 2023 contre 375 milliards l'année précédente. Un niveau jamais égalé, selon la Banque de France
- le Livret A connaît quelques disparités, faisant que son encours moyen pour chaque français diffère d’un département à un autre
- Contre toute attente, le plus important encours moyen d’un Français est enregistré dans la Lozère, avec 8 802 euros, malgré un PIB inférieur à la capitale, au Rhône ou encore aux Yvelines, par exemple
- Dans certains départements riches en PIB, dans le sud notamment, les habitants mettent dans leur Livret A moins que la moyenne nationale par habitant
L’encourt global moyen du Livret A a atteint 414 milliards d’euros en 2023 contre 375 milliards l'année précédente. Un niveau jamais égalé, note la Banque de France dans son dernier rapport sur l’épargne réglementée. Pour l’économiste et directeur du Cercle de l’épargne, Philippe Crevel, « le Livret A apporte sécurité, liquidité, et depuis plus d’un an un bon rendement. Il a donc surperformé en 2023 grâce à la crainte de l’inflation et son taux à 3 % plutôt compétitif ».
La Banque de France évalue l’encours moyen du Livret A à 7 077 euros pour une personne physique fin 2023. Ce plan épargne, fait remarquer l'établissement financier, connaît un vif regain ces derniers mois. À fin 2023, il a été détenu par 82,2 % de Français. Cependant, la Banque de France indique que le Livret A connaît quelques disparités, faisant que son encours moyen pour chaque français diffère d’un département à un autre.
Contre toute attente, le plus important encours moyen d’un Français est enregistré dans la Lozère, avec 8 802 euros, malgré un PIB inférieur à la capitale, au Rhône ou encore aux Yvelines, par exemple. La Haute-Loire arrive en deuxième position, avec un encours de 8 551 euros pour chaque épargnant. Elle est suite de l’Aveyron, avec 8 529 euros pour chaque habitant. Deux départements tout aussi moins dotés en matière de PIB.
Philippe Crevel affirme à Ouest France que ces encours élevé dans ces départements s’expliquent par le fait que « dans le milieu rural, la population âgée et modeste n’a accès qu’à des placements simples. Le Livret A, c’est donc le vecteur numéro un de l’épargne dans ces départements ». Les Séquano-Dionysiens, quant à eux, mettent dans leur Livret A en moyenne 4 162 euros, alors que les habitants du Val-d’Oise disposent de 5 685 euros et 5 799 euros pour les habitants dans l’Aisne.
Les départements où l'on préfère l'immobilier et l'assurance-vie au Livret A
Par ailleurs, dans certains départements riches en PIB, dans le sud notamment, des habitants mettent dans leur Livret A moins que la moyenne nationale par habitant parce qu’ils ont « davantage une propension à l’assurance-vie, ou alors à l’immobilier », explique Philippe Crevel.
En plus de la préférence pour l’immobilier ou l’assurance-vie, la méfiance envers le système bancaire explique aussi ce fait en Haute-Corse et en Corse-du-Sud, où l’encours moyen est relativement bas, avec respectivement 5 979 euros et 6 767 euros. Seuls 49,6 % de la population possèdent un Livret A en Haute-Corse et un peu plus en Corse-du-Sud, avec 73 %. Un taux néanmoins bien inférieur à la moyenne nationale de 82,2 %.
Enfin, le fait que des habitants ayant changé de lieu de résidence puissent garder leur Livret A ouvert dans une banque du département qu’ils ont quitté explique aussi que certains départements ont un taux de détention supérieur à 100 %, comme Paris (117 %) et les Hauts-de-Seine (124,1 %).
Aussi, le fait que le siège social de certaines banques se trouve à Paris explique ce taux de détention supérieur à 100 %. C’est notamment le cas de Boursorama, Fortuneo et BforBank, basése dans les Hauts-de-Seine, et Hello Bank, à Paris. Le même taux élevé peut aussi s’expliquer par la possibilité donnée aux personnes morales d’ouvrir un Livret A, tels que les syndicats et les associations.