Après une première révision à la baisse en début d’année, le taux du Livret A pourrait de nouveau être abaissé au mois d’août. Ce scénario résulte de la combinaison de deux indicateurs clés : le niveau de l’inflation et les taux interbancaires. Ces éléments, intégrés dans la formule officielle de calcul, orientent la rémunération de ce placement détenu par une large majorité de ménages en France.
Le taux du Livret A est révisé deux fois par an, au 1er février et au 1er août, selon une formule définie par les pouvoirs publics. Celle-ci repose sur la moyenne entre l’inflation hors tabac constatée sur les six mois précédents et les taux interbancaires à court terme. Ce mécanisme vise à garantir une rémunération équitable tout en suivant les grandes tendances économiques.
L’inflation provisoire publiée par l’Insee le 28 mars, affichant une hausse des prix de seulement 0,8 % sur un an en mars, confirme le ralentissement amorcé depuis le début de l’année. Après un pic à 1,6 % en janvier, l’indice hors tabac est retombé à 0,7 % en février. Les projections de l’Insee et de la Banque de France anticipent une inflation moyenne autour de 1 % sur le semestre.
Des taux interbancaires également en recul
Parallèlement, les taux interbancaires — autre composante clé du calcul — ont entamé un recul dans le sillage des décisions de la Banque centrale européenne (BCE). Deux baisses de 0,25 point sont déjà intervenues les 5 février et 12 mars. Si un nouvel ajustement est opéré lors des réunions du 17 avril ou du 6 juin, la moyenne des taux interbancaires sur le semestre pourrait tomber à 2,46 %.
En combinant ces deux données, la formule de calcul mènerait mécaniquement à un nouveau taux du Livret A fixé à 1,70 %, contre 2,4 % actuellement, détaille Moneyvox. Ce scénario pourrait toutefois être modifié par décision politique, via une dérogation autorisée par le gouverneur de la Banque de France ou le ministère de l’Économie.
Cette possibilité avait été écartée en février dernier, contrairement à ce qui avait été fait pour le Livret d’épargne populaire (LEP), maintenu à 3,5 % malgré une formule défavorable. L’absence d’intervention en faveur du Livret A à ce moment-là laisse présager que le gouvernement pourrait laisser s’appliquer la formule en août, sauf changement marqué de la situation économique.
Un rendement du Livret A toujours inférieur à l’inflation passée
Avec un taux probable à 1,70 %, le Livret A resterait un placement sécurisé mais peu rémunérateur, particulièrement en comparaison avec l’inflation moyenne observée sur les deux dernières années. Il continuerait toutefois à bénéficier de liquidité immédiate et d’une exonération fiscale, éléments appréciés par une majorité d’épargnants.
Selon les derniers chiffres de la Caisse des dépôts, 82 % des Français possèdent aujourd’hui un Livret A. Une baisse de son taux affecterait donc directement des millions de foyers, notamment les plus prudents ou ceux disposant d’une épargne de précaution.
