Livret A et LDDS : un record historique de 16,8 milliards d’euros d’intérêts en 2024

Les épargnants français ont perçu un montant inédit de 16,8 milliards d’euros d’intérêts en 2024 sur le livret A et le LDDS, selon la Caisse des dépôts. Cette performance exceptionnelle reflète un engouement pour ces placements défiscalisés, soutenu par un taux historiquement élevé de 3 %. Cependant, une baisse du taux à 2,4 % est attendue dès février 2025, posant des interrogations sur l’avenir de cette épargne en temps d’incertitude économique.

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Un Livret A dans lequel sont calés plusieurs billets d'argent
Livret A et LDDS : un record historique de 16,8 milliards d’euros d’intérêts en 2024 | Econostrum.info

En 2024, le livret A et le LDDS ont généré des intérêts record de 16,8 milliards d’euros, une première dans l’histoire de l’épargne en France. Ce résultat exceptionnel reflète à la fois l’attractivité de ces placements et le contexte économique incertain favorisant l’épargne de précaution.

En 2024, les intérêts versés aux épargnants par les Livrets A et LDDS ont atteint un niveau historique de 16,8 milliards d’euros, d’après la Caisse des dépôts (CDC). Cette somme record s’explique par l’augmentation continue des encours, qui ont atteint 603,1 milliards d’euros, un montant en hausse de 6,8 % par rapport à l’année précédente. Les dépôts ont surpassé les retraits de 21,42 milliards d’euros, témoignant de la confiance des ménages dans ces placements.

Le taux des livrets A et LDDS, fixé à 3 % en 2024, a permis aux épargnants de bénéficier d’un rendement supérieur à l’inflation, redonnant à ces produits un attrait considérable. Olivier Sichel, directeur général par intérim de la CDC, souligne que ces livrets offrent une rémunération attractive, sont totalement liquides et garantis. Pourtant, le passage à un taux de 2,4 % dès février 2025 pourrait affecter leur attractivité, bien que les analystes prévoient un maintien de l’intérêt des Français pour ces produits, compte tenu de la faible inflation.

Un contexte économique incertain qui favorise l’épargne

Malgré une baisse de l’inflation en 2024, les incertitudes économiques et géopolitiques continuent d’inciter les ménages à privilégier l’épargne plutôt que la consommation. Le Livret A, notamment, reste un refuge populaire, soutenu par sa simplicité et son accessibilité. Selon Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG, cette épargne de précaution est renforcée par le climat économique flou, les changements politiques et l’instabilité mondiale.

Avec un rendement attendu à 2,4 %, les livrets réglementés devront faire face à une concurrence croissante de produits comme les contrats d’assurance-vie. Toutefois, même avec cette baisse, le Livret A conserve un avantage relatif, offrant un rendement supérieur à l’inflation prévue. Le président du Cercle de l’épargne, Philippe Crevel, estime que l’incertitude politique et économique pourrait continuer à soutenir l’épargne sur ces produits.

Outre le Livret A et le LDDS, le rôle du Livret d’épargne populaire (LEP)

Le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, a également vu son encours augmenter de 14,3 % pour atteindre 82,2 milliards d’euros. Toutefois, cette progression reste bien inférieure au bond de 50 % observé en 2023. Le taux du LEP, actuellement à 4 %, sera réduit à 3,5 % en février 2025, limitant son attrait pour les épargnants disposant de moyens financiers restreints.

Malgré les ajustements attendus des taux, les livrets A et LDDS continuent de jouer un rôle clé dans la stratégie d’épargne des ménages français. Face à une économie imprévisible, ces placements défiscalisés demeurent une valeur sûre, même si leur compétitivité pourrait être mise à l’épreuve dans les années à venir.

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