Livet A, LEP, LDDS… : où part l’épargne des Français ?

L’épargne des français est répartie entre plusieurs secteurs d’activités.

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Une personne sur le point de déposer une pièce dans une tirelire, illustrant l'épargne
Livet A, LEP, LDDS... : où part l'argent des Français ? | Econostrum.info

Les livrets d’épargne réglementée, tels que le Livret A, le LDDS et le LEP, représentent une part importante de l’épargne des Français, avec près de 686 milliards d’euros accumulés. Mais que deviennent réellement les fonds placés sur ces comptes ? Si beaucoup pensent que cet argent est principalement destiné à financer le logement social, il est en réalité investi de manière beaucoup plus diversifiée.

Sur les 686 milliards d’euros déposés sur les livrets réglementés, 59,5 % sont centralisés par l’État, via la Caisse des Dépôts, tandis que 40,5 % restent sous la gestion des banques. Ce partage est régi par des règles strictes : l’argent centralisé par l’État est principalement utilisé pour financer des projets d’intérêt public, tandis que celui qui reste dans les banques est destiné à soutenir des initiatives locales et des PME, tout en répondant à des engagements environnementaux.

Bien que l’idée courante soit que l’épargne du Livret A finance le logement social, seulement 26,1 % de l’ensemble des fonds centralisés par la Caisse des Dépôts vont effectivement à ce secteur. En réalité, une grande partie de l’épargne sert à financer d’autres projets comme la transition énergétique et le secteur public local.

La Caisse des dépôts finance le logement social, certains travaux écologiques et les actifs financiers

La Caisse des Dépôts, en tant que gestionnaire du Fonds d’épargne, utilise une partie des fonds pour soutenir le logement social, mais aussi pour financer des prêts pour la transformation écologique des collectivités locales. En 2023, près de 43,9 % des sommes centralisées ont été affectées à des prêts pour le logement social, et 5,2 % ont été orientés vers des projets liés à la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique dans les collectivités locales.

Le reste des fonds, soit environ 50,9 %, est investi dans des actifs financiers, principalement dans des obligations, avec une faible proportion consacrée aux actions (environ 9 %). Cet investissement dans des actifs financiers permet à l’État de générer des rendements sur ces sommes, mais il soulève aussi des questions sur les priorités d’utilisation de cet argent, en particulier en période de crise économique et environnementale.

Les banques utilisent l’épargne dans le financement des PME et des projets « verts »

Les banques, quant à elles, gardent la partie non-centralisée de l’épargne, soit 40,5 % du total. Cette somme est également soumise à des contraintes : 80 % doit être utilisée pour financer les PME, notamment via des prêts ou des crédits. 10 % de cette épargne est également destiné à des projets dits « verts », comme le financement des éco-prêts à taux zéro (éco-PTZ) ou l’achat de véhicules électriques.

D’autre part, 5 % de ces fonds est alloué à l’économie sociale et solidaire (ESS), pour soutenir des projets sociaux et environnementaux. Cela laisse aux banques seulement 5 % de cette épargne qu’elles peuvent utiliser librement, en fonction de leurs besoins ou de leurs stratégies commerciales, comme l’indique Moneyvox.

Il est intéressant de noter que, dans un souci de responsabilité sociale, certaines banques ont choisi de ne pas financer certains secteurs, notamment l’industrie de l’armement, en se basant sur des principes éthiques. Ce choix est une réponse aux attentes des consommateurs qui privilégient des placements responsables et respectueux de l’environnement et des droits humains.

Le système d’épargne réglementée permet ainsi de répondre à de multiples enjeux : financer le logement social, soutenir les collectivités locales dans leur transformation énergétique, encourager les projets verts et garantir un financement aux PME. Cependant, avec une partie de l’argent investi dans des actifs financiers, des interrogations subsistent sur l’utilisation effective de cet argent. Certains militants et économistes suggèrent que cette épargne pourrait être redirigée davantage vers des secteurs prioritaires, notamment la transition énergétique et la défense, en période de crise géopolitique.

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