Liquidation judiciaire pour cette enseigne française emblématique du prêt-à-porter

Le tribunal de commerce de Marseille a prononcé la liquidation judiciaire immédiate de l’enseigne de prêt-à-porter Kaporal, entraînant la suppression de 280 emplois.

Publié le
Lecture : 2 min
Boutique de prêt-à-porter haut de gamme, avec vêtements soigneusement exposés et ambiance élégante.
Liquidation judiciaire pour cette enseigne française emblématique du prêt-à-porter | Econostrum.info

L’enseigne de prêt-à-porter Kaporal, bien connue pour ses collections centrées sur le jean, est désormais contrainte de cesser toute activité. Le tribunal de commerce de Marseille a rendu ce samedi 29 mars une décision de liquidation judiciaire sèche, entraînant l’arrêt immédiat des opérations du groupe. Cette décision met fin à plus de vingt ans d’existence pour la marque, qui n’a pas réussi à surmonter ses difficultés économiques.

La conséquence directe de cette liquidation est le licenciement de 280 salariés, comme l’a confirmé l’entreprise dans un communiqué transmis à l’AFP et rapporté par nos confrères de CNews. L’ensemble des employés de Kaporal perdra donc son emploi sans période de transition, conséquence du rejet par le tribunal de la demande d’une liquidation avec poursuite d’activité.

L’objectif de cette option, présentée jeudi lors d’une audience à Marseille, était de maintenir temporairement l’activité afin de faciliter un projet de reprise. Le jugement rendu va à l’encontre de cette proposition, créant un arrêt brutal de l’entreprise. La direction se dit surprise de cette issue, estimant que l’option d’une poursuite d’activité était la seule chance de permettre une cession partielle ou totale, dans l’espoir de préserver une partie des emplois.

Un historique marqué par une tentative de redressement

Kaporal avait déjà été placé en redressement judiciaire en mars 2023. Ce dispositif avait été engagé pour répondre à ce que la direction qualifiait déjà à l’époque de « difficultés économiques sans précédent ». Quelques mois plus tard, en juillet 2023, un plan de reprise avait été validé par le même tribunal, porté par trois cadres internes de l’entreprise.

Ce projet visait à réorganiser les activités et à restaurer progressivement la rentabilité, mais il n’a pas suffi à enrayer la dégradation financière. Les conditions du marché et les charges structurelles ont rapidement limité les effets de ce redressement.

Le secteur textile continue de s’effondrer

La liquidation de Kaporal s’inscrit dans un contexte plus large de crise du textile en France. Le modèle des enseignes de prêt-à-porter traditionnelles est mis à rude épreuve depuis plusieurs années, pris en étau entre la montée des acteurs du e-commerce, l’essor de la fast fashion et l’évolution des comportements d’achat. De nombreuses marques historiques ont connu des destins similaires, comme Camaïeu, San Marina ou André, incapables de s’adapter à un marché de plus en plus concurrentiel et numérisé.

Dans ce climat, les structures comme Kaporal, avec leurs points de vente physiques et leur logistique traditionnelle, peinent à retrouver un équilibre économique. La direction de l’entreprise a d’ailleurs reconnu que les conditions actuelles rendaient la poursuite de l’activité impossible, malgré les efforts réalisés.

Le prêt-à-porter made in France prend un coup

Fondée à Marseille, Kaporal faisait partie des marques françaises ayant bâti leur notoriété sur le segment du jean. Elle était parvenue à se constituer une clientèle fidèle, séduite par un positionnement entre accessibilité et style affirmé. Sa disparition constitue un nouvel épisode de l’effacement progressif des acteurs nationaux du textile, dont les difficultés ne cessent de s’amplifier.

Au-delà du choc social, cette liquidation marque aussi la fin d’un chapitre pour le commerce de proximité et pour l’écosystème économique local. Aucun projet de reprise immédiat n’ayant été validé, l’avenir du réseau de distribution, des stocks et des infrastructures reste incertain. Pour les 280 salariés concernés, la décision rendue samedi signifie une rupture nette, sans solution de reclassement à ce stade.

Laisser un commentaire

Partages