Inflation : 0,8 % en mars, mais les prix des assurances et de l’alimentaire flambent

L’inflation en France est restée stable en mars, mais les perspectives de l’emploi pourraient assombrir le climat économique.

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L'image montre des pièces de monnaie en arrière-plan, avec le mot "Inflation" écrit en noir sur un papier déchiré au premier plan. Elle symbolise le concept économique de l'inflation lié à la valeur de l'argent.
L'inflation stable à 0,8 % en mars : faut-il vraiment s’en réjouir ? | Econostrum.info

L’Insee confirme un ralentissement de la hausse des prix à la consommation pour le troisième mois consécutif. Derrière cette stabilité apparente de l’inflation, des disparités sectorielles persistent, tandis que le marché de l’emploi montre des signes de fragilité. La combinaison de ces tendances pourrait peser sur la dynamique économique du pays au premier semestre.

Selon les dernières données publiées par l’Insee, les prix à la consommation ont progressé de 0,8 % en mars 2025, en rythme annuel, soit le même niveau qu’en février. Ce chiffre masque toutefois des évolutions opposées selon les secteurs. Les prix de l’énergie continuent de reculer, en raison notamment de la baisse du tarif réglementé de l’électricité intervenue en février. Les produits manufacturés sont eux aussi en léger repli. À l’inverse, les prix de l’alimentation, notamment les produits frais, poursuivent leur progression, tout comme ceux des services, avec une mention particulière pour les assurances.

Une consommation sous tension

Malgré cette stabilité des prix, les dépenses des ménages peinent à repartir. Les derniers chiffres de l’Insee font état d’un recul de la consommation en biens en janvier et février, porté notamment par une baisse dans l’alimentaire. Cette prudence s’explique en partie par une perception encore instable de la situation économique, mais aussi par la nécessité pour certains foyers de reconstituer une épargne entamée pendant la période de forte inflation. Si les prix n’augmentent plus aussi vite, le pouvoir d’achat reste sous pression, particulièrement pour les ménages aux revenus modestes.

Outre l’inflation, le chômage attendu en hausse d’ici l’été

Autre élément de fragilité : le marché du travail. L’Insee prévoit une hausse du taux de chômage, qui passerait de 7,3 % à 7,6 % de la population active d’ici la mi-2025. Cette remontée serait liée à la hausse de la population active, notamment en raison de la réforme des retraites, qui incite davantage de seniors à prolonger leur activité. En parallèle, la création nette d’emplois ralentit, créant un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Cette évolution pourrait peser sur le moral des ménages et sur leur propension à consommer.

Une reprise qui reste fragile

L’économie française évolue dans un contexte d’ajustement post-inflation, où les signes d’amélioration sont encore fragiles. La baisse des prix de l’énergie a permis de contenir l’inflation globale, mais les hausses sectorielles pèsent encore sur certains budgets. Dans le même temps, la perspective d’un chômage en hausse pourrait affecter la confiance des ménages, et limiter les effets positifs d’une inflation maîtrisée. Si la stabilité des prix constitue une bonne nouvelle, elle ne suffit pas à enclencher une dynamique de reprise solide sans une amélioration simultanée de l’emploi et du revenu disponible.

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