La France recule du 57ᵉ au 62ᵉ rang mondial dans l’indice de l’Heritage Foundation qui analyse annuellement l’évolution de la liberté économique dans le monde. Douze critères spécifiques sont passés au peigne fin durant l’étude de cette année, qui a englobé 176 pays.
La France a donc enregistré un autre recul dans le classement annuel de la liberté économique dans le monde, établi par L'Heritage Foundation. Le pays, qui occupait la 57ᵉ place l’année dernière, a encore perdu cinq places et se situe désormais au 62ᵉ rang mondial. Dans une contribution sur l’Express, l’historien et sociologue allemand Rainer Zitelman qualifie ce recul d'« intrigant ».
L’Heritage Foundation explique le mauvais classement de la France par « la réglementation du travail (qui) est rigide et le marché du travail (qui) n’a pas la capacité de générer une croissance de l’emploi plus dynamique », précisant que « le gouvernement a partiellement ou totalement privatisé de nombreuses grandes entreprises, mais maintient une forte présence dans des secteurs tels que l’électricité, les transports publics et la défense ».
Selon le classement établi par la fondation, seuls le Singapour, la Suisse, l’Irlande et Taïwan sont considérés comme « libres » au sens le plus large du terme, tandis que 22 pays sont considérés comme « essentiellement libres », relève Rainer Zitelman. Les États-Unis (70,1 points sur 100 possibles) incluent ce dernier groupe de justesse. « Avec 0,2 point de moins, les États-Unis perdraient leur statut de pays essentiellement libre », fait remarquer l’historien allemand.
Ce dernier trouve que « le classement réfute l’idée reçue selon laquelle les États-Unis seraient le pays du capitalisme pur et qu’un système ressemblant au socialisme démocratique prévaudrait en Europe ». Pour appuyer son argumentaire, il cite « la Norvège, la Suède (9ᵉ au classement) et le Danemark (7ᵉ) (qui) figurent parmi les dix pays les plus capitalistes du monde ». Parmi les pays européens qui perdent du terrain, il mentionne également l’Allemagne (18ᵉ contre 14ᵉ en 2023) et le Royaume-Uni (30ᵉ contre 28ᵉ en 2023).
La liberté économique liée au niveau de vie
Prenant l’exemple du Vietnam (59ᵉ), qui se distingue avec 13 places gagnées sur 2023, Rainer Zitelman met en exergue l’impact positif sur « les réformes de l’économie de marché lancées par ce pays à la fin des années 1980 (qui) ont permis de réduire le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté de près de 80 % à seulement 5 % ». Ce qui l’amène à conclure sur « le lien entre la liberté économique et le niveau de vie (qui) est confirmé par l’analyse de 176 pays réalisée par la Heritage Foundation ».
Dans les pays catalogués « non ou en partie non libres », plus de 15 % de la population vit dans la pauvreté, contre moins de 2 % dans les pays économiquement libres, relève-t-il. « Il existe également un lien évident entre la liberté économique et les normes environnementales […] plus un pays est capitaliste, plus les normes environnementales sont élevées », conclut-il.