Les passoires thermiques pas si énergivores que ça ? L’étude qui jette le doute

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Les passoires thermiques pas si énergivores que ça ? L'étude qui jette le doute
Les passoires thermiques pas si énergivores que ça ? L'étude qui jette le doute | Econostrum.info

Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2025, la France a bien l’intention de mettre les moyens. Rien qu’en 2024, le gouvernement compte investir près de 11,2 milliards. Parmi ses mesures majeures, la rénovation énergétique des bâtiments les moins performants (passoires thermiques). 

Pour déterminer la consommation d’énergie d’un foyer, le gouvernement se tourne vers les diagnostics de performance énergétique (DPE). Cependant, la consommation d’énergie théorique d’un logement serait bien loin de ce qu’elle en est en réalité. En effet, une étude du Conseil d’analyse économique vient de remettre en question toute la stratégie de l’État pour atteindre la neutralité.

Pour son analyse, le CAE a eu accès aux données bancaires du Crédit Mutuel et d’Alliance fédérale. Ainsi, le Conseil d’analyse économique a comparé la consommation théorique d’énergie de près de 180 000 logements (grâce à leurs diagnostics de performance énergétique), avec la véritable consommation des habitants de ces logements. Et le constat est sans appel : l’écart est bel et bien présent entre la théorie et la réalité. Selon les analystes, la différence de consommation d’énergie entre un logement classé A ou B et un autre classé G (passoire thermique) est « six fois plus faible que celle prédite par le DPE ».

Comment les passoires thermiques peuvent consommer moins qu’un logement performant

D’après cette étude de la CAE, plus un logement se rapproche de la passoire thermique, « plus ses occupants auront tendance à limiter leur consommation par rapport à leur consommation théorique, par un effet de sobriété ». De l’autre côté, plus un logement est performant, plus ses habitants se mettent à « consommer au-delà de la consommation théorique par effet rebond ».

Par conséquent, « si la rénovation permet d’améliorer la qualité énergétique des bâtiments, avec des bénéfices importants en termes de confort énergétique et de santé, la réduction des émissions de gaz à effet de serre associées dépend étroitement de la façon dont les ménages ajustent leur consommation à la suite des rénovations », indiquent les auteurs de l’étude.

Pour rappel, d’autres pays européens ont fait des avancées impressionnantes dans leur stratégie de neutralité carbone, en diminuant drastiquement leurs émissions en CO2. Un recul de -72 % pour la Finlande, -83 % pour la Norvège et jusqu’à -95 % pour la Suède, entre 1990 et 2022. Pour y arriver, ces trois pays ont mis en place une taxe carbone. Grâce à cette mesure, qui pénalise du reste les foyers se chauffant au fioul, les ventes de pompes à chaleur, alimentées par une électricité d’origine hydraulique et nucléaire, ont explosé.

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