Neuralink, une entreprise fondée par Elon Musk, vient de recevoir, le 25 mai, le feu vert des autorités sanitaires américaines pour tester ses implants cérébraux sur des humains. L’ambition de ce multimilliardaire est de parvenir à une communication directe entre les cerveaux et les ordinateurs. Bien que le recrutement de patients pour les essais cliniques n’ait pas encore commencé, Neuralink a annoncé sur Twitter que cette étape est imminente. Cependant, cette nouvelle technologie soulève de nombreuses questions éthiques.
Qu’est-ce que Neuralink ?
Neuralink est une entreprise cofondée par Elon Musk en 2016. Elle conçoit des appareils à implanter dans le cerveau pour communiquer avec les ordinateurs par la pensée. À court terme, l’objectif est d’aider les personnes paralysées, celles atteintes de lésions de la moelle épinière, ou souffrant de maladies neurologiques telles que la maladie de Parkinson. À long terme, Musk envisage une relation symbiotique entre l’homme et l’intelligence artificielle, ce qui pourrait brouiller les frontières entre la pensée humaine et l’informatique. Neuralink, basée en Californie, compte plus de 400 employés et a levé au moins 363 millions de dollars.
Comment fonctionne cette technologie ?
La technologie de Neuralink consiste en un implant introduit dans le cerveau grâce à une chirurgie robotisée. Une fois installé, l’implant serait invisible de l’extérieur et serait alimenté par une petite batterie rechargeable à distance. De la taille d’une pièce de monnaie, l’implant dispose d’électrodes capables d’enregistrer des signaux nerveux et de stimuler des zones spécifiques du cerveau. Neuralink développe également des implants pour la moelle épinière et les yeux, pour restaurer la mobilité ou la vision. La start-up vise à rendre ces implants suffisamment sûrs et fiables pour qu’ils relèvent de la chirurgie élective. Des individus pourraient alors débourser quelques milliers de dollars pour augmenter leur cerveau avec une puissance informatique.
Des tests ont-ils déjà été effectués ?
En juillet 2019, Elon Musk avait estimé que Neuralink pourrait réaliser ses premiers tests sur des individus dès 2020. Pour l’instant, les prototypes ont été implantés chez des animaux, notamment des singes. En 2021, Neuralink avait présenté un singe capable de jouer à Pong avec la pensée et d’autres capables d’écrire des mots sur des écrans en suivant avec leurs yeux le mouvement du curseur.
Quels problèmes éthiques cela soulève-t-il ?
L’idée d’une symbiose entre l’homme et la machine a toujours fasciné les passionnés de technologie, mais elle soulève aussi des inquiétudes sur un avenir dystopique dominé par des cyborgs. Selon un sondage de l’institut Pew, 78% des adultes interrogés déclaraient qu’ils ne souhaitaient probablement pas, ou certainement pas, qu’une puce informatique soit implantée dans leur cerveau pour traiter les informations plus rapidement.
Est-ce la seule entreprise dans ce domaine ?
Bien que Neuralink attire beaucoup l’attention des médias, d’autres entreprises sont également actives dans le domaine du contrôle des ordinateurs par la pensée. Par exemple, Synchron, une entreprise américano-australienne, a annoncé en juillet 2022 avoir implanté la première interface cerveau-machine sur un humain aux États-Unis. D’autres entreprises, comme Blackrock Neurotech, ont également reçu l’approbation de la FDA pour des essais sur l’homme. Un cofondateur de Neuralink a même quitté l’entreprise pour lancer sa propre start-up, Science Corp. D’autres entreprises dans ce secteur incluent BrainCo, Kernel et CTRL-Labs, une entité de la division « réalité virtuelle » de Meta.
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.