Mises en place durant la crise sanitaire, les aides versées par l’État en faveur des employeurs qui embauchent des travailleurs en contrat de professionnalisation pourraient bientôt disparaitre. Dans l’optique de réaliser des économies, ces primes risquent, en effet, d’être sacrifiées par le gouvernement.
Selon les informations de l’AFP, le ministre du Travail a envoyé un projet de décret aux partenaires sociaux. Par le biais de ce dernier, le gouvernement veut supprimer l’aide accordée aux employeurs qui embauchent des alternants en contrat professionnalisation dès le 1ᵉʳ mai prochain. Pour précision, « le contrat de professionnalisation est un contrat d’alternance permettant d’acquérir une qualification et de favoriser l’insertion ou la réinsertion professionnelle », explique le service public sur son site Internet.
Il faut dire qu’avec le recul de la croissance économique de la France, le gouvernement a annoncé un plan d’économies à hauteur de 10 milliards d’euros rien qu’en 2024. C’est justement ce qui motive l’État à revoir ces aides à l'embauche qui ont pourtant été reconduites à plusieurs reprises depuis leur mise en place en 2024. « Au regard des prévisions de croissance et de la hausse du déficit public (5,5% du PIB en 2023), des mesures de réduction du budget de l’Etat ont été décidées sur certains dispositifs relevant notamment du champ de l’emploi et de la formation professionnelle », indique le document présenté par le ministre du Travail aux partenaires sociaux.
D’après les chiffres communiqués par le ministère du Travail, 115 994 contrats de professionnalisation ont été signés en 2023. En 2024, le nombre de nouvelles signatures est en recul par rapport à l’année dernière. Pour ce qui est du montant de cette aide, il est le même pour tous les recrutements en alternance, et ce, depuis le mois de janvier 2023. Ainsi, le montant de cette prime est de 6 000 euros pour tous les alternants, peu importe leurs âges. Mais avec ce projet de décret, l’objectif est de « supprimer, pour les contrats conclus dès le 1ᵉʳ mai 2024, l’aide aux employeurs de salariés en contrat de professionnalisation ».
La Confédération des PME affiche son scepticisme
Si le gouvernement voit en cette nouvelle mesure une bonne manière de réaliser des économies, l’idée ne fait pas l’unanimité auprès des entreprises. « S’en prendre aux formations en alternance n’est pas une bonne idée », a d’ailleurs commenté la Confédération des PME, dans un communiqué rendu public le 15 avril dernier. De plus, la CPME appelle « le gouvernement à bien mesurer l’enjeu de la suppression » de la prime à l'embauche en alternance par un contrat de professionnalisation.
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