La situation économique incertaine encourage les ménages à épargner une part croissante de leurs revenus. Parmi les types de placements d'épargne existants en France, le Livret A occupe une place de choix avec plus de 55 millions de souscripteurs. S'il offre de multiples avantages, qu'en est-il de la sécurité qu'il présente face à l'inflation ?
Le Livret A compense-t-il les effets de l'inflation ?
En février 2023, et après plusieurs hausses successives depuis 2021, le taux de rémunération du Livret A atteignait 3 %. Un niveau élevé qui n'avait plus été enregistré depuis la crise financière de 2007. Cette hausse s'explique par le fait que le placement préféré des Français soit indexé sur l'inflation. Son taux de rémunération est, en effet, déterminé en prenant en compte le niveau d'augmentation des prix des six derniers mois, ainsi que les taux interbancaires européens à court terme. Or, ces derniers connaissent différentes fluctuations et n'évoluent pas à la même fréquence.
Ce décalage fait que le Livret A est généralement en retard sur l'inflation et qu'il ne la compense pas. Bien qu'il soit fixé à 3 %, il ne permet pas de contrer l'inflation dont le taux est de 6 % sur la dernière année. Le placement en Livret A devrait alors redevenir une option avantageuse dès lors que l'inflation, qui suit désormais une courbe descendante, repasse sous la barre des 3 %.
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a par ailleurs préconisé un gel de l'évolution du taux d'intérêt du Livret A jusqu'en janvier 2025. L'objectif est de décourager la tendance à l'épargne au profit de la consommation, avec l'espoir de booster l'activité économique française.
Quels sont les placements qui résistent le mieux à l'inflation ?
Si un épargnant voit la valeur de son épargne augmenter grâce au Livret A, cela n'est pas le cas de son pouvoir d'achat effectif, qui est grignoté par l'inflation. Afin de lutter contre ce phénomène, le placement en Livret d'épargne populaire (LEP) peut représenter une solution plus avantageuse, notamment en ce qui concerne les ménages les plus modestes.
Bien qu'il offre un plafond de revenus assez bas de 7 700 euros, son taux de rémunération est deux fois plus élevé que celui du Livret A. Le LEP est accessible aux individus dont la part fiscale est inférieure à 21 393 euros par an. Son taux de rémunération sera également gelé, dans la mesure où sa rémunération à 6 % est supérieure à la hausse des prix qui est de 5 %. Un placement en LEP protège donc bien des effets délétères de l'inflation.
Les livrets d'épargne n'offrent pas, de manière générale, de garanties fortes contre l'inflation. Seuls des placements à la rentabilité supérieure à court terme permettent de se prémunir contre la hausse des prix. Ces derniers font toutefois courir plus de risques à l'épargnant, qui s'expose à la possibilité d'une perte de ses capitaux.