Fixé à 5 % depuis le mois de février dernier, le taux de rémunération du Livret d'épargne populaire (LEP) sera révisé au 1ᵉʳ août. Au vu des dernières évolutions de l'inflation, qui a encore ralenti de 2,2 % au mois d'avril, le taux d'intérêt de ce livret d'épargne réglementée subira fatalement une baisse, mais de combien ?
Le Livret d’épargne populaire (LEP) va certainement être impacté par le ralentissement de l’inflation. Considéré comme une épargne sûre avec ses 5% d’intérêts non imposables, ce produit dont la mission est, justement, de protéger l’épargne des Français contre les effets de l’inflation devrait, selon les prévisions, suivre la tendance à la baisse de celle-ci. Sachant en effet que son calcul est indexé sur le niveau de l’inflation, il y a fort à parier que son taux d’intérêt connaîtra une décroissance.
Outre son calcul indexé sur le taux de l’inflation, le livret d’épargne populaire n’est pas non plus concerné par le gel décrété par le gouvernement jusqu’en 2025 pour les taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui resteront gelés à 3 %. Le LEP, lui, demeure accroché à la courbe de l’inflation. Révisé deux fois par an, le mois de janvier et le mois de juillet, il est revu à la hausse ou à la baisse, selon les fluctuations de la courbe des prix.
Pourquoi le taux du LEP ne pourra pas descendre en dessous des 2,5%
Malgré toutes ces prévisions, cela ne devrait pas arriver pour la simple raison que le gouvernement a prévu une barrière. Il ne sera pas possible, pour le taux du LEP de descendre en dessous du taux du Livret A, augmenté d'un demi-point. Or, ce dernier se trouve concerné par le gel de son taux à 3% jusqu’à 2025. Ce qui fera que le LEP ne pourra pas descendre au-dessous de 2,5%.
Il faut savoir que lors de l’actualisation du rendement de l'épargne réglementée, à la mi-juillet, la Banque de France va calculer le taux « technique » du Livret A, mais ne le modifiera pas, étant réglementé à 3% jusqu'à janvier 2025. L’évaluation servira uniquement à s’assurer que ce chiffre, augmenté d'un demi-point, est supérieur à l'inflation semestrielle. Ce qui le maintient à l’avantage de l’épargnant.
Il y a aussi l’autre variable de calcul du LEP, à savoir les taux interbancaires qui plaident pour sa stabilité. Sans prévisions à la baisse de ces derniers, il y a fort à parier que le taux « technique » du LEP devrait se situer autour de 3,70% au prochain trimestre. Ce qui fait que son rendement réel, corrigé de l’inflation, demeurera avantageux pour les épargnants. Enfin, outre la validation de ce taux pour les trois prochains mois, la Banque de France pourrait également saisir le ministère de l’Économie en vue de lui donner carte blanche pour porter le taux du LEP à 4%.