L'économie chinoise éprouve de grandes difficultés à se relancer depuis la levée des restrictions liées au Covid. La plupart des indicateurs de la deuxième économie mondiale sont moins bons que prévu depuis des mois. Qu'il s'agisse des ventes de détail, de la production industrielle ou de l’investissement en capital fixe, les indicateurs sont tous en deçà des attentes.
La Chine fait face à de grandes difficultés
En dépit de la levée des restrictions liées à la crise sanitaire, l'économie chinoise a du mal à se relancer depuis la fin de l'année 2022. Les chiffres du Bureau national des statistiques (BNS) pour le mois d'avril 2023 illustrent cette reprise en demi-teinte. À titre d'exemple, si la demande des ménages a bien augmenté de 18,4 %, elle demeure inférieure aux attentes des analystes de Bloomberg, qui tablaient plutôt sur une hausse de 21,9 %.
Si une reprise de l'économie chinoise est bel et bien constatée, elle demeure timide puisqu'elle n'a toujours pas retrouvé ses niveaux d'avant Covid. Cette faiblesse de la demande chinoise interroge d'autant plus qu'elle a lieu dans un contexte d'inflation très faible, à seulement 0,1 % sur an au mois d'avril. La Chine a tout de même atteint son objectif de croissance du PIB de 5 % cette année. Il n'en demeure pas moins que ce chiffre est le plus faible depuis des décennies.
Des indicateurs moins élevés que prévu
Les autres indicateurs de la santé de l'économie chinoise sont tout aussi décevants. La production industrielle a progressé de 5,6 % uniquement en avril. Certes, les usines retrouvent progressivement leur pleine capacité de production après la pandémie de Covid-19. Mais les chiffres de la production industrielle sont très largement en dessous de ce que prévoyaient les experts, à savoir une croissance de 10,9 %.
Cette progression est la plus importante depuis septembre 2022, mais elle est à relativiser, en raison de la contraction de l'activité enregistrée en avril 2022, suite au confinement de la ville de Shanghai, un important pôle économique. L'investissement en capital fixe est, aussi, en hausse de 4,7 % sur un an. Ce chiffre dénote que les dépenses consacrées à l'immobilier, aux infrastructures, aux équipements ou encore aux machines sont en augmentation. Une bonne nouvelle qu'il est nécessaire, ici encore, de relativiser puisque les prévisions pour cet indicateur étaient de 5,9 %.
Dernier indicateur de poids : le chômage. Calculé pour les seules zones urbaines, il est aussi en léger recul de 0,1 %, pour s'établir à 5,2 % de la population active. En revanche, le taux de chômage des jeunes de 18 à 24 ans a explosé pour atteindre 20 % au mois d'avril dernier. Un fait qui démontre que le secteur des services peine de plus en plus à offrir des emplois aux millions de jeunes qui quittent les campagnes pour s'installer en ville.