Au moment où l’exécutif continue à plaider son nouveau plan budgétaire optimiste pour 2024, les indicateurs économistes actuels, comme ceux projetés par les spécialistes dans le futur, semblent bien contraster avec le salut gouvernemental projeté.
Disons-le tout de suite, la situation économique difficile n’est pas propre à la France. Elle reste la même pour quasiment l’ensemble des pays de la zone euro, et même au-delà. L’Europe n’a visiblement pas encore fini de subir les conséquences de la crise énergétique. Déjà sérieusement affectée par la pandémie covid-19, la guerre en Ukraine est venue contrarier davantage une économie européenne frappée de plein fouet par un ralentissement significatif de son activité. Une activité dont la relance demeure tout aussi incertaine au vu des autres bouleversements qui secouent le monde, dont le conflit isaélo-palestinien. Celui-ci agit indirectement sur le marché énergétique via la position de l’Iran, un des grands producteurs du pétrole, mais aussi celle de l’Arabie saoudite qui a déjà réduit sa production. Sans compter la position tranchée de la Russie à ce sujet.
Le tout a donné un état des lieux assez préoccupant pour les pays européens qui peinent à réduire leur dépendance à ces énergies importées. Un constat qui place même l’Allemagne, première économie du continent, dans une zone assez inquiétante avec une chute de 0,1 % de son produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre de 2023, selon des chiffres officiels de l’institut de statistique Destatis, parus dans La Tribune.
L’avertissement de ING
L’Allemagne subit le recul flagrant enregistré dans son important secteur manufacturier. D’après le Fonds monétaire international, elle sera le seul pays du G7 en récession cette année et pourrait voir son PIB reculer de 0,5 %, note encore La Tribune. En France, la croissance économique n’est pas au mieux non plus, au moment où des spécialistes présagent un ralentissement moindre à celui souhaité. « En novembre, tous les indicateurs avancés sur l’économie se dégradent », fait remarquer l’économiste Marc Touati, président du cabinet ACEDFI et chroniqueur pour Capital. Pour lui, « la récession économique tend à s’installer », tandis que le taux de chômage devrait encore grimper, avertit-il dans Capital.
Ce qui inquiète le plus l’Hexagone, c’est la dégradation dont peine à se remettre le secteur du bâtiment. Une situation qui aggrave le marché de l’emploi, actuellement « tombé à son niveau du printemps de 2021 », selon Capital, qui fait part d’une condition plus compliquée pour les trimestres prochains en reprenant un avertissement de l’Internationale Nederlanden Groep qui « ne s’attend qu’à une croissance moyenne de 0,6% (bien plus faible que la prévision de 1,4% du gouvernement) pour le PIB français l’an prochain ». Des données qui, en somme, ne sont pas pour encourager la tendance à la désinflation attendue et dont la mise en place du processus risque de prendre plus de temps que prévu.
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