Le leasing social automobile, destiné à offrir une voiture électrique neuve à des ménages modestes, revient le 30 septembre 2025. Ce programme avait connu un grand succès en 2024, avec 50 000 bénéficiaires.
Cependant, une récente étude menée par Leocare met en lumière des coûts réels bien plus élevés que le tarif initialement affiché. Ce dispositif est conçu pour permettre aux foyers modestes d’accéder à une voiture électrique neuve à des conditions avantageuses, avec un loyer mensuel annoncé entre 95 et 200 euros. Cependant, une fois que l’on prend en compte les frais supplémentaires, tels que l’assurance, l’entretien et les recharges de la batterie, le coût total s’avère bien plus élevé.
Les critères d’éligibilité au leasing social sont clairs : les 50 % de foyers les plus modestes, dont le revenu fiscal de référence est inférieur ou égal à 16 300 euros par part, peuvent y accéder. De plus, les bénéficiaires doivent parcourir plus de 15 km entre leur domicile et leur lieu de travail, ou effectuer au moins 8 000 km par an pour des raisons professionnelles. Le programme vise principalement les voitures électriques avec un prix inférieur à 47 000 euros, et les véhicules doivent respecter un score environnemental spécifique.
Leasing social : des coûts réels bien plus élevés
L’étude réalisée par Leocare a pris comme base un conducteur de 40 ans, sans sinistre, bénéficiant du bonus maximal et vivant à Poitiers. Pour une Peugeot e-308, le coût annuel grimpe à 3 430 € une fois intégrés l’assurance, l’entretien et les recharges, soit une augmentation de 43 % par rapport au tarif de base. Dans le cas de la Citroën ë-C3 You, la hausse atteint près de 77 %. Ces coûts supplémentaires fragilisent la dimension « sociale » du programme, car ils rendent la dépense difficilement soutenable pour certains ménages modestes.
Le coût de l’assurance est un facteur particulièrement problématique. Bien que le leasing social ne demande aucune avance, les primes d’assurance, qui peuvent varier considérablement en fonction de l’âge et de la localisation du conducteur, ne sont pas prises en compte dans l’annonce initiale. Cela représente une charge supplémentaire importante, difficilement estimable avant de souscrire à l’offre.
Le programme bénéficie d’un financement de 370 millions d’euros via les certificats d’économies d’énergie, et les objectifs sont ambitieux : attribuer 50 000 véhicules chaque année, dont 5 000 destinés aux zones à faibles émissions. Toutefois, l’augmentation des coûts réels remet en question l’efficacité du dispositif pour les ménages les plus modestes, qui risquent de se retrouver contraints de faire face à des dépenses imprévues.
Leocare suggère que l’ensemble des coûts, y compris ceux de l’assurance et de l’entretien, devrait être intégré dans le calcul officiel du prix du leasing pour éviter les mauvaises surprises. La question de la soutenabilité du dispositif, à la fois pour les foyers et pour les finances publiques, pourrait soulever un débat plus large sur la rentabilité et la pertinence de ce type de soutien à la transition écologique.








