Le Sénat s’oppose à l’indexation des salaires sur l’inflation

L’indexation des salaires sur l’inflation ne sera pas mise en place.

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Photo d'un bulletin de salaire
Le Sénat s'oppose à l'indexation des salaires sur l'inflation | Econostrum.info

Le Sénat a rejeté une proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’inflation. Porté par des sénateurs communistes, ce texte prévoyait une revalorisation automatique des rémunérations en fonction de la hausse des prix, à l’image du smic ou des pensions de retraite. La droite majoritaire et le gouvernement ont refusé cette mesure, invoquant des risques économiques et une remise en cause du dialogue social.

Le texte défendu par la sénatrice Cathy Apourceau-Poly proposait la mise en place d’une « échelle mobile » des salaires dans le secteur privé et d’un ajustement automatique du point d’indice des fonctionnaires. L’objectif était d’assurer une hausse des rémunérations au même rythme que l’inflation. Une mesure directement inspirée du modèle belge, où l’indexation salariale est une pratique courante.

En complément, la loi prévoyait d’accélérer les négociations collectives en entreprise, en imposant une révision annuelle des salaires contre une obligation légale tous les quatre ans actuellement.

Un refus motivé par un impact négatif sur l’activité et l'emploi

Avec 225 voix contre et 111 pour, la majorité sénatoriale a rejeté cette proposition. Le gouvernement s’est également opposé à cette réforme, estimant que son application aurait des conséquences négatives sur l’économie. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a justifié ce refus au Palais du Luxembourg en affirmant qu’un tel mécanisme aurait pour effet de reporter l’impact de l’inflation sur les entreprises, risquant ainsi de fragiliser l’activité et l’emploi.

La droite sénatoriale a, de son côté, insisté sur l’importance du dialogue social. La sénatrice Frédérique Puissat (Les Républicains) a défendu l’idée que les partenaires sociaux doivent continuer à négocier les évolutions salariales au cas par cas, sans intervention législative directe de l’État.

L’absence d’indexation des salaires pourrait fragiliser le pouvoir d’achat, selon les défenseurs du texte

Les défenseurs du texte estiment que l’absence d’indexation salariale crée un déséquilibre dans la protection du pouvoir d’achat. Actuellement, le smic, les retraites et certaines prestations sociales bénéficient déjà d’une indexation automatique sur l’inflation, mais pas l’ensemble des salaires du secteur privé.

Pour les opposants, cette solution ne réglerait pas durablement le problème du pouvoir d’achat et risquerait d’entraîner un effet inflationniste en cascade. En augmentant systématiquement les salaires en fonction de la hausse des prix, certains économistes craignent un cercle vicieux où l’inflation auto-alimenterait les coûts pour les entreprises. Selon la sénatrice communiste Silvana Silvani, la solution serait d’adopter le modèle Belge. « En Belgique ce sont les branches qui choisissent les modalités de l’indexation, ça évite les rigidités. », a-t-elle déclaré auprès de Public Sénat.

Ce débat relance la question de la répartition des richesses et des efforts face à l’inflation. Les syndicats et certains partis de gauche militent pour un encadrement plus strict des politiques salariales, tandis que le gouvernement et les organisations patronales privilégient une approche basée sur les négociations internes aux entreprises.

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