L'inflation demeure l'une des principales préoccupations pour cette rentrée 2023/2024. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, devrait réunir distributeurs et industriels la semaine prochaine pour débattre de l'inflation alimentaire. Pour sa part, le représentant des industriels de l'agroalimentaire (Ania) a nié le recours à la hausse injustifiée des prix par les industriels dans le but d'augmenter leurs marges.
« Jouer sur l'inflation serait suicidaire »
L'inflation a poursuivi sa décrue au mois de juillet en France, en s'établissant à 4,3 % sur un an, contre 4,5 % au mois de juin. L'augmentation des prix à la consommation persiste, mais à un rythme plus lent. Un constat qu'ont toutefois du mal à partager de nombreux Français à l'approche de la rentrée. À titre d'exemple, le prix des fournitures scolaires a bondi de 11,3 %, tandis que le litre de carburant a connu une hausse de 17 centimes en moyenne depuis le début du mois de juillet.
Les industriels ont bien conscience de cette situation et estiment qu'il serait « suicidaire », voire « complètement imbécile » de leur part de recourir à de nouvelles hausses des prix pour accroire leur rentabilité. C'est du moins ce qu'a déclaré, samedi 26 août sur France Inter, Jean-Philippe André, le président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
L'Ania réunit plus de 17 000 entreprises en France, parmi lesquelles Coca-Cola, Nestlé ou Lactalis. Jean-Philippe André reconnaît un alignement des prix à la distribution sur les cours mondiaux en baisse, notamment en ce qui concerne le blé, l'huile ou le beurre. « Mais il ne faut pas raconter d’histoires aux personnes : au même moment où il y a ces baisses, il y a des matières premières qui continuent à augmenter », tempère-t-il, en prenant l'exemple des cours du café, du sucre ou encore du porc.
« Un nouveau point sur la lutte contre la vie chère »
En collaboration avec la ministre du Commerce, Olivia Grégoire, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé qu'il se réunirait « la semaine prochaine avec les distributeurs et industriels pour faire un nouveau point sur la lutte contre la vie chère ». L'exécutif tentera ainsi de faire pression sur les grands groupes de l'agroalimentaire dans l'espoir de les voir réaliser des efforts, pour contribuer à la baisse des prix. De telles requêtes se sont, à ce jour, révélées infructueuses.
Certaines entreprises sont ainsi indirectement accusées de profiter de la hausse des prix. Une accusation que dément formellement le président de l'Ania. « L'inflation est un poison lent pour le pouvoir d'achat des ménages, mais c'est également un poison pour le pouvoir d’achat des entreprises », explique-t-il. Il nie ainsi de manière catégorique toute tentation de la part des industriels agroalimentaires français d'augmenter leurs prix pour faire face à la conjoncture économique délicate dont souffrent les entreprises de ce secteur.