Lors de son intervention sur Franceinfo, le 15 avril 2025, Patrick Martin, président du Medef, a proposé des solutions pour redresser les finances publiques, soulignant que les entreprises ne devaient pas supporter une charge supplémentaire. Il a évoqué la nécessité de réduire certaines dépenses de santé, tout en appelant à une meilleure responsabilisation des citoyens. Cette prise de position s’inscrit dans un contexte où le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 40 milliards d’euros pour le budget 2026.
Le président du Medef a clairement exprimé son désaveu vis-à-vis de l’idée d’augmenter les prélèvements sur les entreprises pour combler le déficit. « Pas question de surcharger encore les entreprises », a-t-il martelé sur Franceinfo, rappelant que les entreprises ont déjà à leur charge 13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires en 2024. Patrick Martin a souligné que les entreprises font des efforts tous les jours, et il a insisté sur le fait que l’augmentation des charges fiscales n’était pas une solution viable pour redresser les finances publiques sans nuire à la compétitivité du pays.
Les dépenses de santé à la loupe : faut-il réduire le remboursement de certains soins ?
En matière de réduction des dépenses publiques, Patrick Martin a proposé de tailler dans les dépenses de santé, en particulier sur certaines prestations qui, selon lui, sont remboursées alors qu’elles ne devraient pas l’être. L’exemple de la vaccination a été cité pour illustrer cette idée : « Quand vous avez des patients qui refusent de se faire vacciner et qui ensuite sont hospitalisés aux frais de la collectivité, à un moment donné, ça ne serait pas illogique de leur dire, vous devez payer les traitements que vous subissez parce que vous n’avez pas accepté d’être vacciné**, » a suggéré Patrick Martin. Pour lui, cette pratique de déresponsabilisation dans le système de santé coûte cher à la collectivité, et il est crucial de responsabiliser les citoyens face aux coûts de la santé publique.
Une réforme des aides sociales pour générer des économies
Outre les soins de santé, le président du Medef a également évoqué la question des aides sociales. Selon lui, le coût de distribution des aides sociales représente 47 milliards d’euros par an, et il estime qu’en s’alignant sur les pratiques d’autres pays européens, la France pourrait économiser entre 9 et 10 milliards d’euros. Cette proposition s’appuie sur les conclusions de la Cour des comptes, qui a estimé que des économies d’environ 20 milliards d’euros pouvaient être réalisées d’ici 2029 sans altérer la qualité des prestations sociales.
La solution à la crise des finances publiques, selon Patrick Martin, ne passe pas uniquement par une augmentation des prélèvements mais plutôt par des réformes structurelles permettant d’optimiser les dépenses publiques. Il a ajouté que la France, bien qu’étant un des pays avec les prélèvements obligatoires les plus élevés au monde, doit réduire ses dépenses de manière responsable tout en maintenant la qualité des services. Le mouvement qu’il propose s’inscrit dans une volonté de trouver un équilibre entre une gestion publique rigoureuse et un soutien suffisant à l’activité économique.
En conclusion, Patrick Martin a souligné l’urgence d’agir pour redresser les finances publiques sans mettre à mal la compétitivité des entreprises et l’efficacité des services publics. Si les réductions de dépenses et les réformes structurelles sont essentielles, elles ne peuvent se faire sans une prise de conscience collective et une volonté de responsabilisation des citoyens et des acteurs économiques. Pour lui, l’avenir économique de la France repose sur sa capacité à concilier réformes sociales, compétitivité économique et responsabilité collective.