Le Livret A, placement d’épargne préféré des Français, a connu un mois de janvier 2025 historiquement faible, avec une collecte nette de seulement 350 millions d’euros, selon la Caisse des dépôts (CDC). Il s’agit du pire mois de janvier depuis neuf ans, alors que cette période est généralement propice à l’épargne. Ce recul intervient après une année 2024 marquée par une forte collecte et un mois de décembre record.
La baisse du taux du Livret A, passé de 3 % à 2,4 % au 1er février 2025, constitue l’une des principales raisons de ce ralentissement. Parallèlement, les fonds euros de l’assurance vie, bénéficiant de rendements annoncés à plus de 3 %, attirent de plus en plus d’épargnants.
Si le Livret A est exonéré d’impôts, contrairement aux fonds euros soumis à une imposition pouvant aller jusqu’à 30 %, l’écart de rémunération devient un facteur déterminant. De nombreux épargnants se tournent ainsi vers des placements offrant un meilleur rendement, réduisant l’afflux de capitaux sur les livrets réglementés.
Un contexte économique moins favorable à l’épargne
Au-delà de la concurrence de l’assurance vie, plusieurs facteurs économiques expliquent ce ralentissement de la collecte. D’une part, la consommation des ménages reprend progressivement, incitant certains Français à réutiliser leur épargne. D’autre part, une inflation persistante pèse sur le pouvoir d’achat, obligeant de nombreux foyers à puiser dans leurs réserves pour faire face aux dépenses courantes.
De plus, le repli de janvier peut être interprété comme un effet de rattrapage après un mois de décembre exceptionnel. Les Français ont vraisemblablement déposé leurs étrennes et primes de fin d’année plus tôt, entraînant un ralentissement naturel des dépôts en début d’année.
L’encours du livret A atteint toujours des niveaux records
Malgré cette collecte décevante, les encours du Livret A et du LDDS restent élevés. Au 31 janvier 2025, le Livret A totalisait 442,9 milliards d’euros, tandis que le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) atteignait 161 milliards d’euros, portant l’encours total des deux produits à 603,9 milliards d’euros.
Le Livret d’épargne populaire (LEP), destiné aux ménages les plus modestes, a également connu un ralentissement en janvier, avec une collecte nette de seulement 110 millions d’euros, pour un encours total de 82,3 milliards d’euros, comme l’indique les chiffres de la la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), relayés par le Figaro.
Ce ralentissement record soulève des questions sur l’avenir de l’épargne réglementée. Alors que la baisse du taux du Livret A réduit son attractivité, la montée en puissance des produits d’assurance vie et d’autres placements mieux rémunérés pourrait inciter les épargnants à réorienter progressivement leurs économies vers des solutions plus rentables.
Si le Livret A reste un refuge sûr et liquide, la question de son rendement par rapport aux alternatives disponibles pourrait jouer un rôle décisif dans l’évolution de la collecte au cours des prochains mois.
