Alors que l'inflation continue de reculer, les différents produits d'épargne réglementée sont donc plus avantageux que jamais. Mais cette tendance pourrait ne pas durer, car les taux d'intérêt de ces plans d'épargne pourraient être revus à la baisse dès l'été prochain. Pour le livret d'épargne populaire (LEP), la perte pourrait même être de près de 1,5 %.
Pour le quatrième mois de suite, l'inflation recule en France. Au mois d'avril, la hausse des prix est ainsi redescendue à hauteur de 2,2 %, contre 2,3 % en mars, 2,9 % en février et 3,1 % en janvier. De plus, selon les prévisions de l'Institut national de la statistique et des études économiques, l'inflation devrait se situer autour des 2,5 % au 1er semestre de 2024.
Avec le recul confirmé de l'inflation, les produits d'épargne réglementée deviennent donc plus avantageux que jamais. Que ce soit le Livret A avec son taux d'intérêt de 3 % ou encore le LEP avec ses 5% de rendement, l'épargne réglementée reprend donc des couleurs. Sauf que voilà, cette tendance pourrait être que d'une courte durée, en particulier pour le livret d'épargne populaire.
Révisé deux fois par an, fin janvier et fin juillet, le LEP est revu à la hausse ou à la baisse, selon les fluctuations de la courbe des prix. En effet, dans le cas où le taux d'intérêt du LEP serait aligné à celui de l'inflation, celui-ci pourrait passer de 5 à 2,4 % dès le mois d'août prochain.
Néanmoins, ce scénario est vite éloigné, car le taux du LEP n'est en principe jamais inférieur au taux augmenté du Livret A additionné à 0,5 %.
Bien que le taux du Livret A soit maintenu à 3 % jusqu'en 2025, son taux « technique » sera recalculé par la Banque de France en juillet prochain. Ce calcul est déterminant pour savoir à combien va se situer le taux d'intérêt du Livret d'épargne populaire à partir de l'été prochain.
Selon Moneyvox, compte tenu des prévisions de l'Insee concernant l'inflation ainsi que l'absence de baisse des taux interbancaires, le taux « technique » du LEP devrait se situer autour de 3,70 %.
Le gouvernement va-t-il amortir la chute du taux du LEP ?
Mais encore une fois, ce taux pourrait ne pas être appliqué par le gouvernement à qui revient la décision finale. Destiné aux ménages disposant de ressources faibles, le gouvernement pourrait faire le choix d'amortir la chute. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé en février, le LEP avait été maintenu à 5% alors qu'il aurait dû chuter à 4,1 %.
Pour Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, « le gouvernement va continuer de redescendre son taux graduellement. On peut donc imaginer qu’il repasse à 4 % », rapporte Ouest-France.