Le nouveau gouvernement devra entreprendre de nombreuses mesures pour renflouer les caisses de l’État. La hausse du délai de carence en fera-t-elle partie ?
Déficit : l’augmentation des jours de carence pour les fonctionnaires v-a-telle être relancée par Michel Barnier ?
Le gouvernement démissionnaire avait fait part de plusieurs solutions en vue de réduire le déficit budgétaire de l'État, comme l'ajout d'un ou deux jours au délai de carence. Une mesure qui pourrait être adoptée par le nouveau premier ministre, Michel Barnier.
Le déficit le plus important a été constaté au niveau de l'Assurance maladie, a indiqué Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l'Assurance maladie. « Le déficit de la branche maladie sera vraisemblablement plus élevé que les 11,4 milliards d'euros attendus par la commission des comptes de la Sécurité sociale en juin" et devrait rester à un niveau historiquement très élevé », a-t-il déclaré dans une interview accordée à nos confrères des Échos.
Rappelons que l'ancien gouvernement avait mis en place plusieurs mesures visant à atteindre l'objectif européen de 3% de déficit budgétaire. Or, la possibilité de passer en dessous de ce seuil s'éloigne de plus en plus. Selon la direction générale du Trésor, le déficit pourrait atteindre 5,6% du produit intérieur brut (PIB) au lieu des 5,1% prévus. Il pourrait même atteindre 6,2% en 2025.
Pour éviter que cela n'arrive, l'État devra réaliser au moins 60 millions d'économies, selon le Trésor. Pour rappel, l'ancien Premier ministre, Gabriel Attal, avait fait part de plusieurs propositions pour réduire le déficit, avec la collaboration de l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Ces mesures visent principalement à « réduire l'absentéisme dans son ensemble, avec un accent particulier sur les absences de courte durée ». Selon le rapport d'étude réalisé par ces parties, publié le 5 septembre, les absences pour maladie ont coûté 15 milliards d'euros en 2022 à l'État.
Le nombre d'arrêts maladie en flèche
Depuis la crise sanitaire de Covid-19, le nombre d'arrêts maladie est monté en flèche. Selon le rapport de l'Igas et de l'IGF, le nombre d'absences par salarié de la fonction publique avait atteint 14,5 jours en 2022, contre 8 seulement entre 2014 et 2019. Face à cette situation alarmante, le rapport a fait part de plusieurs propositions visant à réaliser des économies sur le budget de la sécurité sociale, à l'instar de l'augmentation du délai de carence. L'étude souligne que l'ajout de deux jours de carence pour les fonctionnaires permettrait d'économiser jusqu'à 174 millions d'euros par an. Si le délai est augmenté de 3 jours, l'économie sera de 289 millions d'euros. Ces organismes préconisent, également, de réduire la rémunération des congés maladie à 90% au lieu du plein traitement appliqué actuellement.
Ces propositions n'ont pas manqué de susciter l'indignation des syndicats de protection des employeurs, qui les ont fortement contestées. « En arrêt maladie, les fonctionnaires perdent déjà leurs primes dès le 1ᵉʳ jour d'arrêt, sachant que celles-ci représentent en moyenne 24,3% de leur rémunération. Donc vouloir baisser de 10% le traitement équivaudrait à une perte de plus d'un tiers de leur rémunération », dénonce la Fédération générale des fonctionnaires-Force ouvrière dans un communiqué.