La tour Eiffel, l’un des monuments les plus visités de Paris, n’est pas accessible aux visiteurs ce lundi 19 février à cause d’une grève reconductible. C’est qu’ont annoncé les deux organisations syndicales représentatives du personnel, dénonçant la gestion financière du site.
Les touristes, qui font une halte dans ce monument qui symbolise Paris, ne pourront donc pas y accéder. Plusieurs syndicats de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (Sete) ont appelé à une grève du personnel du monument. Ce débrayage est le deuxième après celui de décembre 2023.
Les syndicats reprochent aux gestionnaires du site une mauvaise gestion financière. Il faut dire que c’est la municipalité de Paris qui possède 99% du capital de la société. Celle-ci a décidé d’augmenter la redevance qu’elle perçoit sur ses recettes, ce qui est vivement contesté par les syndicats. En effet, ces derniers estiment que cette hausse, qui fera passer la redevance annuelle de 16 millions à 50 millions d’euros, n’est pas justifiée compte tenu du contexte économique actuel.
Les syndicats des travailleurs de la tour Eiffel reprochent à la municipalité sa mauvaise gestion
« Les visiteurs vont peut-être souffrir, on est vraiment désolé, mais c’est pour garantir une qualité de visite optimale pour les années à venir », indique Stéphane Dieu, délégué CGT des salariés de la tour Eiffel, pour expliquer cette grève. « On a vécu le Covid, donc on a perdu 130 millions d’euros de recettes puisque qu’on a été fermé un an et les travaux, notamment à cause du plomb, les budgets ont largement explosé de plus de 120 millions d’euros. Donc en réalité, on se retrouve avec un endettement actuel, qui n’était absolument pas prévu, de 100 millions », a-t-il ajouté.
De son côté, Denis Vavassori, un autre délégué syndical de la CGT, a abordé le volet travaux sur le site : « Cela fait presque 14 ans qu’elle a été repeinte alors que normalement, c’est tous les 7 ans », déplore-t-il. « Elle est dans un état de délabrement, très clairement. Sous la tour, si vous vous approchez, vous voyez vraiment des traces de rouille. Il y a des salariés qui ont plus de 30 ans d’ancienneté, ils n’ont jamais vu ça », affirme, de son côté, un autre délégué syndical.
Il faut dire que, selon des syndicalistes, seuls 3% du monument ont été dépollués au plomb pour le moment, et la tour doit impérativement être repeinte. Les délégués syndicaux indiquent également que le monument ne fonctionne pas normalement.
« La rénovation d’un ascenseur, du monte-charge, qui est quand même un organe vital pour l’exploitation du monument pour faire tourner les restaurants, pour acheminer le personnel dans les étages, toutes les installations qui ont plus de 30 ans, tout ça est mis de côté pour pouvoir permettre à la mairie de prendre ses 50 millions d’euros », accusent-ils, en dénonçant des coûts de travaux sous-estimés et des recettes surévaluées par la municipalité.
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