La souveraineté industrielle, pilier de la stratégie de Bertin Technologies

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Avec 68 ans d’ancienneté, Bertin Technologies est l’une des valeurs sûres de la filière scientifique française. Connue pour ses innovations de pointe, l’entreprise européenne a changé de braquet en développant sa dimension industrielle, grâce à des technologies tout-terrain et des solutions clés en main.

Tous les secteurs sont touchés : l’industrie française de pointe – nucléaire, aéronautique, Défense, etc. – fait face à une pénurie de candidats à l’embauche, en particulier chez les ingénieurs. Pire, selon une étude[1] de Bpifrance Le Lab, « 49% des dirigeants industriels ont recruté des collaborateurs étrangers au cours des cinq dernières années ». Quelle que soit leur taille, les entreprises françaises sont toutes logées à la même enseigne. Comme dans le reste du paysage économique, l’industrie a ses têtes de pont, connues du grand public et/ou à l’international, mais elle regroupe surtout une myriade de PME et d’ETI qui font face aux mêmes tensions de recrutement, tout en ayant aussi de réels arguments à faire valoir pour attirer les nouvelles recrues. Parmi ces dernières, Bertin Technologies a une place à part. Avec près de 70 ans d’expérience, cette ETI conjugue à la fois innovation de niche et échelle industrielle. Un savoir-faire dont profitent ses trois divisions – Bertin Instruments, Bertin Health & Life Sciences et Bertin Photonics.

Innovation et savoir-faire

Fondée en 1956 par l’ingénieur Jean Bertin, l’entreprise Bertin Technologies fait aujourd’hui partie des partenaires principaux des grands projets techniques et scientifiques français. Dans le nucléaire donc, mais aussi dans l’industrie aérospatiale, la Défense ou le secteur de la santé. Ses laboratoires de recherche et développement travaillent en effet dans plusieurs domaines : systèmes optomécaniques, instruments scientifiques pour la fusion nucléaire, mesure pour l’instrumentation scientifique, systèmes de capteurs… Tous ces secteurs de pointe se nourrissent d’innovations permanentes afin de répondre aux enjeux des grands projets dans lesquels l’entreprise est impliquée, innovations désormais destinées à être produites en plus grande série, en particulier sur les systèmes de détection et de protection NRBC, des technologies sur lesquelles Bertin Technologies est le numéro un européen.

Avec 130 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, l’entreprise dont les deux principaux sites sont situés à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) et à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) peut compter sur les travaux de ses ingénieurs – elle réunit près de 700 salariés – pour mettre au point des solutions techniques innovantes. Elle a à son actif quelque 215 brevets en cours d’utilisation. Si Bertin Technologies a longtemps été connue pour ses innovations de niche, l’entreprise vient de prendre une nouvelle dimension, celle de la production industrielle. « Bertin ne renie pas son histoire de « laboratoire très spécial », explique Bruno Vallayer, président de Bertin Technologies. Nous avons gardé notre capacité de bureau d’études pour développer des systèmes à partir d’une feuille blanche en prenant des risques sur certaines technologies. Et nous continuons d’offrir ce savoir-faire à nos clients, car c’est une capacité rare qui suppose chez les ingénieurs Bertin souplesse et flexibilité. »

Ces dix dernières années, Bertin Technologies a également développé une stratégie de croissance externe en se portant acquéreuse d’entreprises spécialisées comme Saphymo en 2010, pour le marché de la radioprotection, Exensor en 2017, entreprise suédoise leader mondial dans la fabrication de capteurs pour la surveillance et la protection d’infrastructures sensibles, ou encore Winlight System en 2018, spécialiste des instruments optiques de très haute précision. Parallèlement à ses opérations en France, l’entreprise compte également des filiales aux États-Unis, en Italie, en Allemagne, en Suède, en Finlande et au Royaume-Uni. Sa reprise en 2022, par le Fonds de consolidation et de développement des entreprises (FCDE), a marqué une nouvelle phase de son développement, et entériné son indépendance stratégique et sa dimension industrielle.

Savoir recruter les ingénieurs de demain

Depuis 2022, la nouvelle direction ne cache pas ses ambitions, et cherche à étoffer ses équipes avec les meilleurs ingénieurs. Selon France Travail par exemple, la filière nucléaire française à elle seule devrait recruter quelque 100 000 salariés[2] dans les dix années à venir. Du jamais vu depuis les années 70 et le choc pétrolier qui avait poussé la France à investir massivement dans son parc nucléaire.

Chez Bertin Technologies, la politique de recrutement est donc cruciale, et suppose à la fois d’identifier et d’attirer les bons profils, et de faire grandir ses ingénieurs en interne vers des postes de managers. « Depuis toujours nous recrutons beaucoup de jeunes hommes et femmes ingénieurs qui se retrouvent équipiers dans des projets passionnants et réalisent au début avant tout des tâches techniques pour lesquelles ils ont été formés pendant leurs études. C’est en effet pour eux plus facile de faire « leurs humanités » en s’appuyant sur un vrai savoir-faire technique utile à l’Entreprise. Dans un second temps en fonction de leurs appétences, ils peuvent se diriger vers des filières de management (projets, équipes), des filières commerciales, ou se spécialiser dans une expertise pointue à travers notre « filière de l’expertise ». Nous avons besoin que tous ces talents coexistent au sein de l’Entreprise pour pouvoir garantir la performance et la qualité de nos produits à nos clients. J’élargis volontiers cet aspect à l’ensemble de l’industrie française, d’autant plus que l’on redécouvre les vertus de l’industrialisation et de la souveraineté : la croissance de demain reposera sur le savoir-faire de nos ingénieurs, hommes et femmes. » Un savoir-faire qui permet à l’entreprise de proposer à ses clients – parmi lesquels EDF, Airbus, Thales, la Délégation générale pour l’armement (DGA) ou encore le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) – de nombreuses solutions clé en main, fruits de plusieurs décennies de recherche et d’intégration aux grands projets énergétiques et scientifiques français.

La souveraineté française et européenne comme leitmotiv

Chez Bertin Technologie, ces différentes stratégies – intégration industrielle, innovation made in France, recrutement des ingénieurs de demain – s’inscrivent dans la politique maison de soutien à la souveraineté industrielle et technique française. « Nous intervenons dans de nombreux domaine où cette notion de souveraineté industrielle , poursuit Bruno Vallayer[3], président de Bertin Technologies, est la seule qui permet de garantir la performance et la pérennité des systèmes critiques que nous fabriquons. On pense bien évidement immédiatement au domaine de la Défense avec la crise ukrainienne qui a malheureusement servi d’aiguillon collectif, mais en y réfléchissant bien de nombreux secteurs sont concernés : le nucléaire, le spatial, et même les sciences de la vie. Nous travaillons cette notion de souveraineté au niveau français et européen. Il semblerait que depuis peu, la France mais aussi l’Europe sortent enfin de leur angélisme sur les sujets de souveraineté. Il était temps. […] Je suis attaché à notre devise nationale, et il n’y a pas de liberté sans souveraineté ! »

 

Innovation, dimension industrielle et souveraineté se sont donc imposées comme maîtres-mots chez Bertin Technologies. Comme dans les discours de l’Élysée ou de Bercy depuis plusieurs années. « Pendant des décennies, par pur dogmatisme, on s’est empêché d’accorder des aides publiques à des projets industriels innovants, alors que la Chine le faisait, les États-Unis le faisaient, remarque Bruno Le Maire[4], ministre de l’Économie et des Finances, également en charge de la Souveraineté industrielle et numérique depuis le remaniement de janvier 2024. Le réveil technologique européen garantira notre maitrise des innovations, garantira notre souveraineté technologique, et garantira la souveraineté politique à laquelle nous aspirons tous entre la Chine et les États-Unis. » Dans les batailles technologiques qui s’annoncent d’ici 2050, la France compte bien s’appuyer sur son tissu d’entreprises de pointe. Et Bertin Technologies aura certainement son mot à dire.

[1] https://bigmedia.bpifrance.fr/etudes/49-des-dirigeants-industriels-ont-recrute-des-collaborateurs-etrangers-au-cours-des-cinq-dernieres-annees

[2] https://www.ouest-france.fr/environnement/nucleaire/jusquen-2034-la-normandie-prevoit-15-000-recrutements-dans-la-filiere-nucleaire-d7a82434-c35f-11ee-af40-0572f37cda9b

[3] https://www.journaldeleconomie.fr/Bruno-Vallayer-president-de-Bertin-Technologies-Il-n-y-a-pas-de-liberte-sans-souverainete-_a12601.html

[4] https://www.lefigaro.fr/flash-eco/bruno-le-maire-se-felicite-du-reveil-europeen-sur-les-aides-publiques-a-l-innovation-20220207

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