Très attendue par les employeurs, la liste officielle des métiers sous tension a été publiée au Journal officiel ce jeudi 22 mai. Les recruteurs pourront enfin engager des travailleurs étrangers pour occuper les postes vacants qui peinent à trouver preneur.
Sans grande surprise, cette liste concerne de nombreux secteurs d’activité, notamment l’hôtellerie, le BTP, la restauration ou encore l’aide à la personne. Au total, 80 métiers ont été cités. Elle répertorie le manque de main-d’œuvre par région et sera utilisée comme référence pour autoriser les demandes de régularisation des travailleurs étrangers en situation irrégulière. Pour cela, ces employés doivent justifier 12 mois de travail au cours des 24 derniers mois, en présentant leurs bulletins de salaire.
Cette liste, présentée en février, devait initialement être publiée en mars. Or, pour des raisons politiques, sa publication a été retardée jusqu’au 22 mai. Comme l’indique le journal Le Monde, ce retard est dû à la décision de Bruno Retailleau de réduire les chiffres de l’immigration. La publication de cette liste aurait eu l’effet contraire.
Quels sont les métiers sous tension selon la nouvelle liste ?
La liste, qui regroupe au total 80 professions en manque de main-d’œuvre, est applicable jusqu’en 2026, année à laquelle elle subira une nouvelle mise à jour. Parmi les métiers cités : aide à domicile et aide ménagère, cuisinier, aide-cuisinier, maraîchers/horticulteurs salariés, employés de maison et personnels de ménage. Les métiers du bâtiment, de la maintenance informatique et de l’hôtellerie sont également très présents sur la liste.
Elle comporte aussi d’autres professions : infirmier, chef de chantier, carrossier automobile, tôlier, chaudronnier… Cette liste est tout de même critiquée par certains syndicats, qui estiment qu’elle ne reflète pas la réalité de la pénurie de travailleurs en France. « La liste ne prend pas en compte toute la réalité des besoins de main-d’œuvre et de formation », a déclaré le secrétaire confédéral de la CGT Gérard Ré à l’AFP, comme le rapporte TF1 Info.
Franck Trouet, délégué général du Groupement des hôtelleries et restaurations (GHR), perçoit la publication de la liste des métiers en tension comme un soulagement. Toutefois, il dénonce que certaines professions, pourtant très demandées dans le secteur de l’hôtellerie, n’y sont pas citées. « On reconnaît que l’hôtellerie-restauration, premier recruteur de France, est un secteur en tension. C’est une avancée, même s’il y a des choses étonnantes : à Paris, seul le métier de cuisinier figure dans la liste, mais pas celui d’aide-cuisinier, plongeur ou de serveur », a-t-il déclaré à l’AFP. Par conséquent, les recruteurs ne pourront pas solliciter les travailleurs étrangers pour ces métiers.
Rappelons que l’emploi d’une personne en situation irrégulière est passible d’une amende de 300 000 euros et de cinq ans de prison.








