Pour réformer le système financier mondial, un sommet s’est tenu à Paris, le 22 juin. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a profité de la présence du Premier ministre chinois pour évoquer la question de l'accès au marché chinois pour les entreprises françaises.
L’intérêt qu'accordent les entreprises françaises au marché chinois
Le ministre français de l’Économie a souligné l'intérêt des entreprises françaises à investir en Chine et d'un accès équitable à son marché. « Les entreprises françaises aiment la Chine, elles portent de grands projets dans le pays. Elles souhaitent pouvoir y investir, avoir accès à son marché - l'un des plus grands du monde -, développer des projets avec leurs partenaires chinois, le tout naturellement dans des conditions d'équité parfaite », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le responsable a exprimé le souhait d'accueillir davantage d'investisseurs chinois en France pour des projets d'envergure : « Nous souhaitons également accueillir plus d'investisseurs chinois sur le sol français... Nous souhaitons que ces initiatives se multiplient », a-t-il assuré. Cependant, « ce renforcement, ce rééquilibrage, tient-il à préciser, doivent reposer sur deux principes politiques fondamentaux : la souveraineté et la concurrence équitable ».
De son côté, le ministre chinois a exprimé la nécessité d’adopter une démarche d’ouverture et de mondialisation de la part de sociétés françaises. « Nous espérons que les entrepreneurs français pourront soutenir résolument la mondialisation économique et prendre des actions concrètes pour promouvoir l'ouverture », a-t-il expliqué. Le même responsable a également confirmé sa volonté de disposer d’un marché français non discriminatoire, malgré les efforts du gouvernement français pour réindustrialiser le pays et réduire sa dépendance à la Chine.
Dans ce cadre, il a évoqué les appels, qui émergent en Europe, à une diminution des interdépendances économiques. Il estime que cette interdépendance est essentielle et réciproque dans l'immense économie mondiale, qui ne peut jamais revenir à des relations isolées. « La dépendance est nécessaire et mutuelle (...) L'océan immense de l'économie mondiale ne redeviendra jamais de petits étangs isolés », a-t-il confirmé.
Les entreprises européennes à l'épreuve d'un climat d'affaires politisé
Dans ce sillage, Bruno Le Maire a exprimé les préoccupations des entreprises européennes face à un environnement commercial politisé en Chine. Une enquête menée par la Chambre de commerce de l’Union européenne a révélé que 64 % d'entreprises (sur 570) signalent une hausse sans précédent des difficultés dans leurs activités en Chine. Cette situation a conduit 11% des membres de la Chambre de commerce à transférer leurs investissements hors de la Chine, tandis que 10% envisagent de délocaliser leurs sièges en Asie, notamment à Singapour, explique Jens Eskelund, président de la chambre.
D'autre part, près de 59% des entreprises interrogées ont observé une politisation croissante du marché chinois, exacerbée par les tensions diplomatiques entre Pékin et Washington. Pour l'année 2023, plus de la moitié des entreprises interrogées (53%) n'envisagent aucune expansion de leurs activités en Chine. Toutefois, Klaus Zenkel, le représentant de la Chambre de commerce de l'UE, souligne que malgré les difficultés rencontrées, la Chine reste un marché extrêmement important qu'il serait impossible de négliger. Depuis 2019, aucune des 1 700 entreprises membres de la chambre n'a quitté le pays, même en période de pandémie. Cependant, aucune nouvelle petite ou moyenne entreprise européenne ne s'est implantée en Chine depuis cette période.