La France a-t-elle gagné la bataille contre l'inflation ? Pas encore, mais le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, se veut rassurant quant à son évolution : « Nous allons ramener l’inflation à 2% d’ici l’an prochain », anticipe-t-il, écartant définitivement le spectre de la récession.
Les spécialistes s’accordent sur le recul de l’inflation en France, en dépit des augmentations qui touchent encore certains produits. François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, est de cet avis. Il se veut même très optimiste en écartant le spectre de la récession, même s’il se dit rester vigilant : « Nous sommes en train de gagner la bataille contre l’inflation », a-t-il affirmé ce mercredi 13 mars sur Franceinfo. « La victoire est en vue » même si « nous restons, nous Banque de France et Banque centrale européenne (BCE), très vigilants jusqu'au bout », a-t-il ajouté.
Faisant un flash-back sur la courbe inflationniste, il en fait un bilan soulageant et anticipe un avenir avec moins d’appréhensions. « Il y a un an, on était au plus haut de l'inflation à 7% en France. Aujourd'hui, on est redescendu à 3% » et « sauf surprise », « nous allons ramener l'inflation à 2% d'ici l'an prochain », a assuré François Villeroy de Galhau.
La baisse de l'inflation ne veut pas dire retour des anciens prix
Ce dernier précisera toutefois que la baisse de l’inflation ne veut pas dire « que les prix reviennent au prix d'il y a deux ou trois ans […] Il n'y a pas, insiste-t-il, de retour arrière sur les prix, parce qu'il n'y a pas non plus de retour arrière sur les retraites et les salaires, qui ont augmenté pendant ce temps-là ».
Revenant sur les mesures gouvernementales mises en place, le gouverneur de la Banque de France trouve qu’avoir limité l’indexation sur l’inflation au seul Smic, laissant les autres salaires « à la négociation dans l'entreprise ou dans la branche » est une bonne chose. Il convient que « c'est bien de garder une approche décentralisée, parce qu'effectivement, si tout était indexé, ça voudrait dire que les salaires augmentent, les prix augmentent, etc. », ce qui laisserait place à une spirale inflationniste.
Vers une meilleure accélération de la croissance dès 2025
Abordant le chapitre de la croissance, l’invité de Franceinfo relève qu’ « il y a une certaine résilience de l’économie française », qui a toutefois « beaucoup ralenti depuis l’invasion russe en Ukraine ». Sur le premier trimestre de l’année 2024, la Banque de France anticipe une croissance de 0,2%. Pour rappel, le gouvernement Attal a ramené ses prévisions pour la croissance de 1,4% à 1% sur l’année 2024.
La Banque de France, qui anticipait 0,9% de croissance initialement, a révisé son taux à la baisse à 0,8%. Pour François Villeroy de Galhau, cette fluctuation vaut pour une « marge d'incertitude ». Elle s’explique par l’ « effet mécanique de la photo à l'entrée de l'année, ce que les économistes appellent l'acquis de croissance, parce que la croissance fin 2023 avait été un peu plus faible que prévu », explique-t-il. Enfin, le gouverneur de la Banque de France projette « une accélération assez sensible de la croissance en 2025 et 2026, à cause de cette désinflation ».