La revue Current Biology a publié une étude alarmante indiquant la présence de la fourmi de feu en Sicile, en Italie. Il s'agit d'une première pour l'Europe, qui se prépare à une période difficile. Ces insectes sont connus pour leurs piqûres douloureuses qui peuvent même être mortelles, en particulier pour les personnes âgées.
Outre la menace qu'elle représente pour la biodiversité, la fourmi de feu constitue un danger de santé publique. Ces insectes au venin très puissant sont capables de provoquer des chocs anaphylactiques à leurs victimes. Entre 1994 et 2004, ils ont causé la mort de quatre personnes dans des maisons de retraite en Amérique du Sud, selon une étude publiée dans American Journal of Médecine.
La fourmi de feu peut aussi causer des « catastrophes à l’échelle de la planète entière », prévient le directeur adjoint de l'institut Écologie et Environnement du CNRS, Philippe Grandcolas, sur TF1. « Elle fait littéralement fuir les vertébrés dans les milieux où elle se trouve, ce qui rend ces milieux quasiment infréquentables, y compris pour les humains. Elles sont réputées pour posséder l’un des venins les plus irritants au monde », détaille-t-il.
Le seul pays qui a réussi à éradiquer la fourmi de feu
La fourmi de feu, appelée également La Solenopsis invicta, est originaire d'Amérique du Sud. Elle est fréquente dans certains pays tels que l'Australie, la Chine, les Caraïbes, le Mexique ainsi que les États-Unis. En Europe, l'étude a révélé jusqu'ici l'existence de 88 nids en Sicile sur 4.7 hectares. Ce qui effraie le plus les scientifiques, c'est sa vitesse de propagation.
En plus de la menace sanitaire et écologique, ce nuisible peut causer d'importantes pertes économiques. Aux États-Unis, les dégâts peuvent atteindre 6 milliards de dollars l'année. C'est le secteur de l'agriculture qui est le plus touché. Bien que les chercheurs ne soient pas encore en mesure de préciser la manière dont ces fourmis de feu sont arrivées en Europe, ils se penchent sur l'hypothèse du transport maritime depuis les États-Unis, la Chine ou Taïwan.
D'après les scientifiques, contenir ces insectes représente un vrai défi, notamment dans les conditions climatiques actuelles qui favorisent leur propagation. « 50% des zones urbaines européennes, dont Paris, Londres, Barcelone, Amsterdam, ou encore Rome, sont à risque », avertissent les scientifiques. Jusque-là, seule la Nouvelle-Zélande est arrivée à éradiquer ces insectes. Sa stratégie consiste à détruire les nids et à surveiller de près les sites où elles se reproduisent.