Les Français vont payer plus cher leurs tablettes de chocolat dès 2024. Et pour cause : le prix des intrants de la production, que sont le cacao et le sucre, subissent une flambée qui risque de s’inscrire durablement sur le marché. Cette situation découle des impacts du dérèglement climatique qu’est en train de subir la planète.
Dire que le chocolat coûtera plus cher parce qu’il a plu abondamment en Côte d’Ivoire pourrait prêter à sourire. Et pourtant, c’est la réalité. Le cacao et le sucre sont les deux composants essentiels dans la production du chocolat. Or, ces deux produits subissent une hausse vertigineuse sur le cours mondial.
Le cacao à son plus haut niveau tarifaire depuis 1979
Il y a une tension particulière sur le marché du cacao, dont la production a été sensiblement affectée ces derniers temps, notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana. Deux pays qui représentent, à eux seuls, plus de 60% de la production mondiale. La récolte a subi une baisse notable en raison de conditions climatiques défavorables, particulièrement marquées par des abondantes pluies inhabituelles.
Les conditions climatiques n’ont donc pas été clémentes pour favoriser une meilleure récolte, en affectant les plantations dès le fleurissement, et garantir un meilleur séchage du fruit. Ce qui a sensiblement réduit la production annuelle, à l’origine de la flambée du prix du produit, dont le contrat à terme sur la tonne pour échéance en décembre courant a atteint les 37 86 dollars (son plus haut niveau depuis 1979) à New York, le 23 octobre dernier, rapporte BFM Bourse.
El Niño assèche l’Inde et fait augmenter le prix du sucre
Le sucre, l’autre ingrédient essentiel dans la fabrication du chocolat, a également enregistré une augmentation non négligeable sur son prix. L’indice FAO des prix des produits alimentaires lui attribue « une valeur en hausse de 50,6 points (46,6 %) par rapport à celle de l’année dernière ». Et là aussi, il est question d’une baisse de production chez les pays producteurs, notamment l’inde, le Mexique et la Thaïlande, toujours en raison de conditions climatiques défavorables.
Et si la production du cacao a été affectée par les pluies et le vent en Afrique de l’Ouest, la production du sucre, elle, a été touchée inversement par les grandes chaleurs et la sécheresse, engendrées par l’impact météorologique El Niño qui a sévi sur la côte de l’océan Indien. La rareté des pluies a sévèrement freiné la croissance de la canne à sucre. Et comme les prévisions climatiques à long terme présagent une persistance de ces dérèglements météorologiques, les répercussions négatives risquent d’être tout aussi durables sur la production agricole. Ils continueront donc de peser sur les coûts déjà impactés au plan mondial par l’inflation.
Vers une hausse mécanique des prix du chocolat à défaut d’une Shrinkflation
Voilà donc pourquoi le prix du produit final à base de cacao et de sucre, comme le chocolat, ne risque pas d’être épargné par une augmentation qui interviendrait mécaniquement, comme sur tous les produits chocolatés. À moins que les producteurs optent pour la «Shrinkflation» des produits. Une alternative qui consisterait à maintenir les prix en l’état, mais en réduisant les poids des produits pour compenser le manque à gagner.
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