La Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à réduire pour la troisième fois consécutive ses taux directeurs. Une décision qui devrait marquer un tournant dans la politique monétaire de la zone euro. Que faut-il attendre de cette nouvelle baisse des taux, et quel sera son impact sur l’économie de la zone euro ?
La BCE sur le point de réduire de nouveau ses taux : quel impact sur l’économie de la zone euro ?
La BCE poursuivra son assouplissement monétaire en octobre 2024, après avoir déjà abaissé ses taux en juillet et septembre. Ce 12 octobre, la banque centrale réduira son taux de dépôt de 25 points de base, le faisant passer à 3,25 %. Cette décision intervient dans un contexte économique marqué par un ralentissement de la croissance et une inflation modérée. Si cette baisse des taux est jugée nécessaire par les économistes, plusieurs questions demeurent : combien de baisses supplémentaires sont à prévoir, et quel sera leur effet sur l'économie réelle ?
Les économistes s'accordent à dire que cette réduction ne sera probablement pas la dernière. Selon les prévisions, la BCE pourrait continuer à baisser ses taux jusqu’en 2025, atteignant un taux de dépôt d'environ 1,5 % d'ici la fin de l'année prochaine. La banque américaine Bank of America anticipe ainsi une baisse progressive à chaque réunion de la BCE. « Avec une croissance modeste de l’économie dans les années à venir, la BCE pourrait maintenir cette politique accommodante. », a indiqué un analyste de la banque, rapporte Euronews. Cette politique a pour objectif de stimuler la consommation et l'investissement en rendant les emprunts moins coûteux.
Cette réduction des taux pourrait avoir plusieurs répercussions sur l'économie de la zone euro. D'abord, en abaissant les coûts d'emprunt, la BCE espère soutenir la consommation des ménages et l’investissement des entreprises. Ces derniers, notamment dans des secteurs comme l’immobilier, pourraient bénéficier de taux d’intérêt plus bas, rendant les crédits plus accessibles. De même, les secteurs nécessitant des investissements à long terme, comme l’automobile ou les biens durables, pourraient voir leur activité croître, soutenue par une consommation intérieure plus dynamique.
L'euro, un facteur décisif ?
Une autre conséquence de cette politique pourrait être une dépréciation de l’euro. Selon certains experts, un euro plus faible rendrait les exportations de la zone euro plus compétitives, stimulant ainsi la demande pour les produits européens à l'international. « Cela offrirait un avantage particulier aux industries fortement exportatrices, comme l’automobile ou les machine. », observe Chris Turner, analyste chez ING Group, relaye Euronews. Toutefois, un euro affaibli présente des risques : si les exportations peuvent se renforcer, le coût des importations, notamment de l’énergie et des matières premières, pourrait augmenter, réduisant ainsi les bénéfices pour les entreprises qui dépendent de ces intrants.
Malgré ces avantages apparents, les incertitudes géopolitiques, comme les tensions en Ukraine ou au Moyen-Orient, risquent de limiter les effets positifs de cette politique. La menace de nouveaux droits de douane ou de conflits commerciaux pourrait entraîner des hésitations parmi les entreprises, freinant ainsi leurs investissements. « Les conditions financières pourraient être favorables, mais la situation géopolitique mondiale pourrait ralentir l'optimisme des entreprises. », conclut un analyste de Goldman Sachs.