Le bon déroulement des JO de Paris pourrait être perturbé par la canicule. C’est un scénario totalement possible, selon plusieurs chercheurs qui ont effectué une étude rendue publique par le magazine Npj Climate and atmospheric science.
Dans cette étude, ces climatologues du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE) et du Laboratoire de météorologie dynamique (LMD) ont souhaité prévoir le pire épisode de chaleur que pourrait connaître la capitale durant la période des JO de 2024. « La motivation dès le départ, c’était de partir du constat de la canicule de 2003, qui nous a tous surpris par son ampleur » et que « personne ne pensait qu’elle était possible avant qu’elle n’arrive », explique Pascal Yiou, scientifique et auteur principal de l’étude.
Pour rappel, la canicule de 2003 avait été à l’origine de près de 15 000 décès. En effet, le mercure avait dépassé les 35 degrés durant 9 jours de suite. Un scénario qui n’est clairement pas écarté, selon les chercheurs. « En 20 ans, le climat a changé et l’idée était d’alerter les pouvoirs publics que quelque chose de nettement pire que 2003 peut arriver », estime Pascal Yiou.
« Des températures qui dépassent le record de 2003 d’environ 4 °C » en Île-de-France « sont possibles », juge-t-il. D’après cette étude, pour que le pire scénario possible puisse avoir lieu, il faudrait qu’un anticyclone stable et un phénomène météorologique nommé « goutte froide » (phénomène consistant à éjecter l’air chaud du Sahara vers l’Hexagone) soient combinés.
Il est nécessaire de rappeler que cette étude n’est pas une prévision météorologique de l’été prochain. En effet, les « grandes tendances » concernent les trois mois à venir sont communiquées par Météo France. « Nous ne saurons pas en avril si/quand il y aura des canicules en juillet, nous aurons une tendance sur un scénario proche, en dessous ou au-dessus des normales », tient à préciser Météo France.
Les organisateurs des JO sur le qui-vive
De leur côté, les organisateurs des JO prennent toutes leurs précautions. Ils affirment avoir « pleinement conscience de l’impact que peut avoir le changement climatique sur les compétitions… La canicule et les conditions météorologiques extrêmes sont une hypothèse que nous prenons en compte et que nous anticipons au maximum, pour prendre les mesures nécessaires », assurent-ils.
Les organisateurs expliquent que dans le cas où les températures connaissent de fortes hausses, les épreuves qui se déroulent à l’extérieur pourront, par exemple, être reprogrammées. « Ces décisions ont déjà été observées lors de précédentes éditions des Jeux, notamment à Tokyo », avancent-ils.
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