Une employée de bar, âgée de 43 ans, a comparu devant le tribunal de Dieppe pour avoir gratté des jeux de la FDJ sans les régler. Un trou de 139 600 euros dans la comptabilité a alerté la propriétaire du bar.
La prévenue aurait régulièrement gratté des tickets de la FDJ sans les payer en 2021, provoquant un trou financier important dans la gestion du bar-tabac de la région dieppoise. Cette découverte a conduit la propriétaire à déposer plainte, le 27 novembre 2021, à la gendarmerie. Une enquête a été ouverte pour élucider cette affaire.
Les vidéosurveillances révèlent que l'employée était fréquemment surprise en train de gratter des tickets de jeux pendant une demi-heure, sans effectuer de paiement en caisse. Des témoignages de clients attestent aussi de son comportement compulsif. « Un client atteste également l’avoir vu régulièrement gratter des tickets de jeux de manière compulsive et parfois pendant plus de 15 minutes », indique la magistrate en charge de l'affaire.
Une possible addiction aux jeux
La prévenue affirme qu'elle n'a pas volé. Pour sa défense, elle explique que sa patronne lui a appris une méthode de manipulation de la caisse du bar-tabac. Elle affirme qu'elle grattait les tickets sans les payer immédiatement. Si les gains dépassaient le coût d'achat, elle soustrayait cette somme et récupérait l'excédent. En cas de gains inférieurs, elle remboursait la différence directement dans la caisse. Une pratique à laquelle s'adonnait également sa patronne, soutient-elle.
Pour la prévenue, cet acte ne méritait pas une action en justice, d'autant plus que sa patronne était au courant, selon elle. « Elle pouvait me voir à la caméra », assure-t-elle. L'avocat de la propriétaire du bar-tabac, quant à lui, évoque une possible addiction et réclame des dommages et intérêts.
De son côté, la procureure confirme que la commerçante gérait son commerce de manière saine et n'avait pas donné l'autorisation à son employée de gratter deux à trois carnets de tickets par jour, rapporte L'Actu. Elle souligne que l'accusation porte sur un abus de confiance plutôt que sur un vol. L'accusée risque une peine de six mois de prison avec sursis et obligation, en plus de dédommager la victime. Le verdict sera rendu le 2 avril 2024.