La marque Don’t call me Jennyfer vient de demander son placement en redressement judiciaire. L’enseigne dédiée à l’habillement féminin détient 220 magasins à travers la France et 80 dans le monde. En France, ce sont 1 112 emplois qui sont concernés.
Les enseignes de prêt-à-porter, notamment celles du milieu de gamme, continuent leur série noire. Le recul de cette activité est imputé à la pandémie de Covid-19, mais aussi à la concurrence de la seconde main et de la « fast fashion » et à l’inflation qui sévit en France depuis quelques années.
Dernière victime en date : Don’t call me Jennyfer. Créée en 1984, la marque emploie 1 112 personnes en France à travers 220 magasins. Elle compte également 80 magasins dans le monde. En 2022, Jennyfer a déclaré un chiffre d’affaires de 301 millions d’euros. La marque n’a cependant pas souhaité communiquer le montant de ses pertes.
Le DG de Jennyfer reste optimiste
Dans une déclaration à l’AFP, Emmanuel Locati, le directeur général de Jennyfer, évoque les « nombreux atouts » de l’enseigne et se dit confiant dans sa capacité à « rebondir » dans le cadre de cette procédure. Une procédure qu’il appelle à ne pas confondre avec une liquidation. La demande de placement judiciaire a été formulée mercredi 21 juin 2023 auprès du tribunal du commerce de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. « (Elle) va nous permettre, durant la période d’observation de six mois, de travailler sur toutes les options possibles pour préserver l’activité de l’entreprise et les emplois », a-t-il indiqué.
Selon lui, la mauvaise passe que traverse Jennyfer fait suite à la mauvaise conjoncture économique, caractérisée par « une augmentation fulgurante des coûts » des matières premières, de la main-d’œuvre, des salaires, de l’énergie, des loyers. Il a également fait référence « à une inflation galopante ».
🔴 L’enseigne Don’t Call Me Jennyfer demande son placement en redressement judiciaire
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— Le Parisien (@le_Parisien) June 21, 2023
Le cauchemar continue pour les marques de prêt-à-porter
La pandémie de Covid-19 avait imposé aux pouvoirs publics la fermeture de tous les « commerces non essentiels ». Les magasins d’habillement n’ont pas échappé à cette mesure et leur activité a été grandement impactée. D’autres facteurs tels que la concurrence de la vente en ligne, le développement de la seconde main, la hausse des coûts des matières premières et l’inflation ont porté le coup de grâce à ce secteur déjà lourdement impacté. En plus de Jennyfer, c’est l’ensemble des enseignes de prêt-à-porter qui se trouve, depuis maintenant plus de trois ans, dans la tourmente.
Ces entreprises avaient, pour la plupart, contracté des prêts garantis par l’État (PGE) durant la pandémie de Covid-19. Elles peinent aujourd’hui à les rembourser. En effet, le secteur du prêt-à-porter n’a toujours pas retrouvé le niveau d’activité qui était le sien avant la pandémie. Les ventes restent de 10 % inférieures à leur niveau de 2019.
Des marques de prêt-à-porter, telles que Camaïeu, ou de chausseurs, comme San Marina, ont déjà fait l’objet d’une liquidation judiciaire. D’autres, telles que Kookaï, Burton of London, Gap France, André, Kaporal, ont demandé leur placement en redressement judiciaire. Toutes ces enseignes sont victimes des « difficultés économiques que rencontre le secteur du prêt-à-porter en Europe, que la crise de la Covid-19 n’a fait qu’accentuer ».
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