Isabelle Adjani sera jugée le 19 octobre par le tribunal correctionnel de Paris pour fraude fiscale et blanchiment. L’actrice et chanteuse de 68 ans est accusée d’avoir fraudé l’administration fiscale en 2013, 2016 et 2017 en usant de deux mécanismes différents.
Isabelle Adjani est accusée d’avoir dissimulé une donation de deux millions d’euros provenant de Mamadou Diagna Ndiaye. Cette somme a été présentée comme un prêt, afin d’éviter le paiement de 1,2 million d’euros de droits de mutation. Par ailleurs, elle s’est faussement domiciliée au Portugal pour échapper à l’impôt sur le revenu, ce qui lui a permis d’éluder 236 000 euros, comme l’a détaillé une source judiciaire lors d’une déclaration à l’Agence France-Presse (AFP).
La personne qui lui a fait cette donation est un homme d’affaires sénégalais influent. Il est président du Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss) et membre du Comité international olympique (CIO). Il occupe également la présidence du comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), prévus en 2026 au Sénégal.
Isabelle Adjani aurait éludé 236 000 euros d’impôts sur le revenu
L’actrice aux cinq César sera également jugée pour blanchiment d’argent en lien avec des événements survenus entre les États-Unis et le Portugal, en 2014. Selon les soupçons, elle aurait fait transiter la somme de 119 000 euros provenant d’une société offshore, à destination d’un bénéficiaire effectif inconnu, par le biais d’un compte bancaire américain non déclaré aux autorités fiscales. Cette somme était destinée à un investissement au Portugal, comme l’a expliqué la même source.
L’enquête a débuté en 2016 suite aux révélations des Panama papers concernant un système d’évasion fiscale à travers des comptes dans des paradis fiscaux. Isabelle Adjani était mentionnée comme étant propriétaire d’une société aux îles Vierges britanniques. L’hebdomadaire L’Express avait divulgué l’existence de cette enquête dirigée par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) concernant la société offshore Deckert Investments Limited. Cette dernière avait été créée avec le soutien du cabinet Mossack Fonseca et enregistrée en juillet 2014.
Bien que l’enquête n’ait pas réussi à identifier les mouvements financiers liés à cette société offshore, elle a tout de même révélé des faits de fraude fiscale et de blanchiment. Après avoir étudié les arguments de la défense, le Parquet national financier a adressé à Isabelle Adjani une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris pour le 19 octobre. L’actrice a aussi été mise en examen en octobre 2020 pour escroquerie après qu’un ancien consultant l’a accusée de lui avoir fourni de fausses preuves de remboursement de 157 000 euros qu’elle lui devait.
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