La Loi Climat et Résilience, promulguée en 2021, marque un tournant pour la lutte contre les passoires thermiques en France. Depuis janvier 2025, les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) ne peuvent plus être loués, et cette interdiction s’étendra aux biens classés F en 2028. Cette réglementation vise à accélérer la rénovation du parc immobilier pour améliorer l’efficacité énergétique des habitations et limiter leur impact environnemental.
Le DPE est un outil clé pour mesurer la consommation énergétique d’un logement. Il classe les biens de A (très performant) à G (très énergivore). Avec cette nouvelle réglementation, les propriétaires de biens classés G ne peuvent plus proposer leurs logements à la location depuis janvier 2025. Cette interdiction sera élargie aux logements classés F en 2028, avant d’atteindre les logements classés E en 2034.
L’objectif est d’inciter les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique, afin d’améliorer l’isolation et de réduire la consommation d’énergie. Selon les estimations, plusieurs millions de logements sont concernés par ces mesures en France, notamment dans les centres-villes et les zones rurales où les bâtiments anciens sont nombreux.
Quels impacts pour les propriétaires et locataires ?
Pour les propriétaires bailleurs, cette interdiction signifie une obligation de mise aux normes s’ils souhaitent continuer à louer leur bien. Les logements classés F et G nécessitent souvent d’importants travaux pour améliorer leur performance énergétique, ce qui représente un investissement conséquent. Certains dispositifs d’aides, comme MaPrimeRénov’, permettent d’accompagner ces rénovations, mais les coûts restent élevés, notamment pour les immeubles anciens.
Du côté des locataires, cette mesure vise à garantir des logements moins énergivores et plus confortables. Toutefois, elle pourrait entraîner une baisse du nombre de biens disponibles sur le marché locatif, notamment dans les grandes villes où l’offre est déjà sous tension. Certains experts craignent également que cette régulation pousse des propriétaires à vendre plutôt qu’à rénover, ce qui pourrait modifier la structure du marché immobilier.
Quelles solutions pour les propriétaires concernés par l’interdiction de location de passoires thermiques?
Les bailleurs doivent anticiper ces interdictions en réalisant un bilan énergétique de leur bien et en engageant, si nécessaire, des travaux de rénovation. L’isolation thermique, le remplacement des systèmes de chauffage et la ventilation sont les principales pistes d’amélioration. L’État propose plusieurs aides pour financer ces travaux, mais les démarches restent complexes et peuvent nécessiter un accompagnement professionnel.
Face à ces nouvelles contraintes, certains propriétaires envisagent de convertir leurs logements en meublés touristiques ou de les vendre avant l’entrée en vigueur des interdictions, comme l’indique le site spécialisé Se loger. Cependant, ces solutions ne sont pas viables à long terme, car la réglementation pourrait continuer à évoluer vers une exigence accrue en matière d’efficacité énergétique.
Avec ces nouvelles interdictions, le gouvernement espère accélérer la transition énergétique du secteur immobilier, qui représente une part importante de la consommation d’énergie en France. Si cette mesure est perçue comme une avancée nécessaire pour l’environnement, elle pose aussi des défis économiques et sociaux pour les propriétaires et les locataires.
Les années à venir seront cruciales pour mesurer l’efficacité de cette politique et son impact sur le marché du logement. Reste à savoir si les propriétaires auront les moyens de rénover à grande échelle ou si ces interdictions conduiront à une transformation profonde du marché locatif français.