Interdiction des véhicules thermiques : le PDG de Renault s’inquiète des délais et des sanctions imposés

Photo de Kamal Boudjadi, un homme d'âge moyen avec des cheveux courts et clairsemés, portant des lunettes et une chemise rose-rouge. Il a un teint clair, un visage légèrement souriant, et regarde directement la caméra. L'arrière-plan est d'une couleur dégradée allant du rose à l'orange.
Par Kamal B Publié le 22 juillet 2024 à 16h39
Interdiction des véhicules thermiques : le PDG de Renault s’inquiète des délais et des sanctions imposés
Interdiction des véhicules thermiques : le PDG de Renault s’inquiète des délais et des sanctions imposés - © www.econostrum.info

L’objectif de fin de commercialisation des véhicules thermiques neufs à l’horizon 2035 est loin d’être accessible pour les constructeurs automobiles européens, selon le patron de Renault. Luca de Meo avertit aussi du système de sanctions applicables aux constructeurs retardataires dès l’année prochaine.  

Le patron de Renault, Luca de Meo, considère que l'interdiction totale de la vente des véhicules thermiques, attendue en 2035, est un cap « compliqué » à tenir. Exprimant son inquiétude au sujet des sanctions qui seront appliquées aux constructeurs accusant du retard dans cette échéance, Luca de Meo a réclamé, dans un entretien accordé à plusieurs médias ce lundi 22 juillet, de la « souplesse dans le calendrier ».

« Basculer en douze ans de 10% de parts de marché pour les VE (véhicules électriques, NDLR) à 100%, c'est vraiment très compliqué », affirmait-il, tout en rappelant qu’au moment de la prise de la décision de cesser la vente des véhicules thermiques neufs en 2035, la France et Renault avaient plutôt plaidé pour une échéance à 2040.

Luca de Meo n’a ainsi pas manqué d’exprimer ses inquiétudes quant au système de pénalités prévu par la réglementation CAFE (en matière de seuils d'émission de CO2). Les pénalités qui seront imposées aux constructeurs dès 2025, précise-t-il, pourraient atteindre 10 milliards d'euros par an. « Vous parlez tous de 2035, mais avant, il est nécessaire de regarder les échéances de 2025 et 2030. La majorité des pays n'ont pas dépassé les 7 % de part de marché dans l'électrique à ce jour alors qu'on demande aux constructeurs d'être à plus de 20 % l'an prochain, et que le marché européen est globalement à 15 % », avertit-il.

Assurant ne pas « refuser le progrès » dont fait partie l’électrification de l’automobile, le patron de la marque au losange rappelle que l'industrie automobile a « investi des dizaines de milliards d'euros dans la transition ». Pour lui, il s’agit tout simplement « du rythme ». C'est pourquoi, ajoute-t-il, « il ne faut pas instrumentaliser le ralentissement actuel du marché pour abandonner purement et simplement l'objectif. Ce serait une grave erreur stratégique »,

Décarboner par les carburants

Dans son plaidoyer pour plus de souplesse dans l’application de l’échéancier et les sanctions qui découleront des retards, Luca de Meo évoque aussi la question des carburants. Pour décarboner le secteur automobile, estime-t-il, il serait « plus judicieux d’accélérer en même temps la rénovation du parc » et de « regarder ce que l'on peut faire du côté des types de carburants ».

Jugeant que « la voiture électrique n'est qu'une des solutions » à la décarbonation du secteur, le patron de Renault prédit que « dans les dix prochaines années, il n'y a pas suffisamment de voitures électriques pour vraiment impacter la décarbonisation. (...) À la roulette, on ne peut pas miser tout sur une couleur ».

Photo de Kamal Boudjadi, un homme d'âge moyen avec des cheveux courts et clairsemés, portant des lunettes et une chemise rose-rouge. Il a un teint clair, un visage légèrement souriant, et regarde directement la caméra. L'arrière-plan est d'une couleur dégradée allant du rose à l'orange.

Journaliste depuis plus de vingt ans. Passages dans plusieurs rédactions de la presse généraliste. Multiples formations en communication événementielle, je porte un intérêt particulier à l’actualité économique.

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