L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié un rapport, le 10 octobre, qui met en lumière un phénomène qui n’avait pas été constaté depuis 40 ans en France : la part des ménages propriétaires de leur résidence principale a diminué de 0,4% durant ces dix dernières années.
L’étude de l’Insee souligne que c’est une première depuis quarante ans. Alors qu’elle était en constante augmentation depuis 1983, la part des propriétaires est passée de 57,6 % à 57,2 % entre 2013 et 2023. D'après l’enquête de l’institut, la France (à l'exception de Mayotte) dénombre un total de 37,8 millions de logements. Parmi ceux-ci, 31 millions, soit 82,1 %, servent de résidences principales. Un pourcentage qui a connu peu de variations au cours des quarante dernières années (82,6 % en 1983). On recense 3,7 millions (9,8 %) de logements servant de résidences secondaires, tandis que 3,1 millions (8,2%) restent vacants.
Cet état de fait a entraîné une augmentation du nombre de locataires, qui est passé de 39,5 % à 40,2 % des ménages. Parallèlement, le nombre de ménages logés à titre gratuit n’a jamais été aussi faible (2,6 %). Par ailleurs, la grande partie des ménages en France métropolitaine, soit 54,8 %, ce qui équivaut à 20,2 millions, réside dans des logements individuels, tandis que 16,7 millions vivent dans des logements collectifs. Du côté de l’agglomération parisienne, c’est un schéma inverse qui est constaté : la grande majorité des logements (80,1 %) sont de l’habitat collectif. Ce chiffre diminue à 63 % pour les autres agglomérations de plus de 100 000 habitants et à 36,8 % pour les villes plus petites et à 10,4 % pour la campagne.
Les propriétaires de résidences secondaires verront bientôt leur taxe d'habitation augmenter
Les zones rurales et les agglomérations de moins de 100 000 habitants sont fortement surreprésentées parmi les résidences secondaires, tandis que les grandes villes, en particulier l'agglomération parisienne, sont nettement sous-représentées. En effet, 6,6 % des résidences secondaires se trouvent dans l'agglomération parisienne, alors que cette zone urbaine représente 14,8 % de l'ensemble des logements en France. En revanche, les résidences principales et les logements vacants sont répartis de manière relativement homogène sur tous les types de territoires, suivant une tendance similaire à l'ensemble des logements. En ce qui concerne les résidences secondaires, le gouvernement devrait bientôt procéder à la majoration de la taxe d’habitation pour 3 600 nouvelles communes.
Cette mesure octroie à ces communes la possibilité de décider en conseil municipal d'augmenter la taxe d'habitation sur les résidences secondaires. Cette démarche intervient après que le Comité des finances locales (CFL) a émis un avis favorable concernant cette initiative. Il faut rappeler qu'auparavant, seules les villes comptant plus de 50 000 habitants ou celles où un déséquilibre manifeste entre l'offre et la demande de logements était constaté étaient éligibles à cette mesure.
Toutefois, la loi de finances de 2023 a aboli la condition liée au nombre d'habitants. Désormais, les communes auront le pouvoir de décider, par le biais d'une délibération communale, d'appliquer une majoration de la taxe d'habitation sur les logements meublés qui ne sont pas affectés à la résidence principale. Cette mesure concerne principalement les résidences secondaires, la plupart étant situées sur les littoraux, en montagne ou dans des zones touristiques.