L'inflation connaît un léger ralentissement en France, a indiqué l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le 15 mai, confirmant ainsi les précédents chiffres communiqués sur le mois d'avril de l'année en cours.
L’inflation marque un ralentissement de 2,2% durant le mois d’avril. L’Insee, qui a révélé ces chiffres, explique cette tendance baissière par le ralentissement enregistré dans les prix des produits de l’alimentation, ainsi que le recul des prix des produits manufacturés. Ainsi, après une inflation de 2,3% en mars, la baisse « résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%) », souligne l'institut. Les prix des produits manufacturés ont même connu un léger recul, passant de +0,1% en mars à - 0.1% en avril.
De leur côté, les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, sont restés dans la même lancée du mois de mars. Ils ont augmenté sur un an de +3%. Il faut toutefois souligner que sur un mois, l'inflation accélère à 0,5%, alors qu'elle n'était que de 0,2% en mars, selon les chiffres de l'Insee. Cette hausse sur un mois confirme une évolution due notamment à la hausse des prix des services qui ont augmenté de +1%, après une stabilité en mars. De leur côté, « les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables » sur un mois.
L'inflation recule, la consommation recule
L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire, a augmenté de 2,4% en avril 2024, soit la même proportion qu'en mars. Ce même indice a augmenté de 0,6% sur le mois, après une évolution de 0,2% en mars.
Il faut dire que malgré ce recul de l'inflation, la consommation des ménages ne repart pas à la hausse. C'est le constat du PDG du groupe Système U, Dominique Schelcher, quatrième enseigne de la grande distribution. Ce responsable a affirmé sur les micros de BFMTV-RMC avoir identifié une amplification du phénomène de « déconsommation » dans ses magasins, avec notamment moins de produits d'équipement et une consommation de viande fluctuante.
« Il y a des signes de déconsommation, clairement. La crise inflationniste est derrière nous, mais il reste un problème de pouvoir d'achat. Cette tension, depuis des mois, pèse sur le choix des gens, ils arbitrent », constate le responsable. Ainsi, les Français continuent de faire preuve de sobriété lors de leurs achats en raison du recul du pouvoir d'achat.