L’inflation alimentaire a progressé en 2023 de 11,9% par rapport à l’année précédente. Un taux singulièrement important pour le secteur en comparaison à l’inflation qui a touché le niveau global des prix, qui est de l’ordre de 4,9%.
Remplir son chariot dans une grande surface devient de plus en plus onéreux pour les ménages dans ce contexte d’inflation. En 2023, un couple en charge de deux enfants devait débourser au minimum entre 539 euros et 1297 euros mensuellement pour se nourrir, « conformément aux préconisations du plan national nutrition santé (PNNS) », regrette, mardi 23 janvier, l'association de défense des consommateurs Familles rurales.
« Le prix moyen mensuel du panier amélioré ou « varié » pour une même famille de 4 personnes s’élève à 810 euros pour un panier "économique", à 901 euros pour celui constitué de marques nationales et à 1297 euros pour le bio », détaille le 17ᵉ observatoire des prix des biens de consommation, publié par l’association. Ce sont là les conséquences de l’inflation en hausse ces deux dernières années, avec une nette progression de 11,9% en 2023, par rapport à 2022, dans le secteur de l’alimentation. Un net décalage en somme avec le taux moyen en hausse de 4,9% enregistré sur l’ensemble des prix.
Jusqu'à 40,6% de hausse pour les produits bruts
Plus en détail, l’observatoire note que des produits bruts « sains pour notre santé » ont été plus impactés cette année, à l’image des carottes (+40,6% contre), le maquereau (+24,8%), le lait demi-écrémé (+23,2%), l’huile d’olive (+21%) ou encore le riz (+20,4%). La répartition par surfaces de vente, l’association signale « une augmentation pour le panier assez particulière remarquée au sein des EDMP (type hard-discount) », avec plus de 14,2%, contre plus 10,9% en supermarché et plus 10,1% en hypermarché.
En outre, Familles rurales brandit un « carton rouge » lorsqu'elle évoque la situation des territoires d'outre-mer, où « les revenus moyens sont bien moindres, mais également frappés par une inflation tout aussi marquée que dans l'Hexagone ». Des produits « coûtent jusqu’à deux fois plus cher » en Guadeloupe pour un revenu médian 20% moins élevé, en Martinique avec moins de 23%, à La Réunion avec moins de 33%, et à Mayotte jusqu’à 6 fois moins importante.
L'association appelle à la mise en place d'un « plan alimentaire »
La conclusion de l’association sonne comme une alerte, pour accorder une meilleure attention « aux 10,8 millions de personnes souffrantes de précarité ». Elle en appelle à un « sursaut de conscience des décideurs » en vue d’instaurer « un plan alimentaire » pour « s’attaquer à ce mal qui ronge tant les corps, les esprits que les finances ». L’association préconise « l’instauration d’une allocation alimentaire mensuelle », l’observation d’une « transparence des marges », l’abandon des « sur-marges » et la mise en place d’un « Bouclier Qualité Prix ».