L’inflation dans la zone euro a enregistré une légère hausse en janvier 2025, atteignant 2,5 % sur un an, selon les données publiées par Eurostat ce lundi 3 février. Cette augmentation marque le quatrième mois consécutif de progression, principalement en raison de la hausse des prix de l’énergie.
Après être tombée à 1,7 % en septembre 2024, son plus bas niveau en trois ans et demi, l’inflation dépasse désormais la cible de 2 % fixée par la Banque centrale européenne (BCE). Bien que modérée, cette reprise de l’inflation rappelle que les tensions sur les prix ne sont pas totalement résorbées. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, reste stable à 2,7 %, un niveau inchangé depuis septembre.
L’énergie, principal moteur de la hausse de l’inflation
L’augmentation des prix en janvier s’explique en grande partie par la hausse des tarifs de l’énergie, qui ont progressé de 1,8 % sur un an, contre seulement 0,1 % en décembre 2024. Cette tendance s’explique par des facteurs géopolitiques et des perturbations sur l’offre mondiale de pétrole et de gaz, notamment en raison des tensions au Moyen-Orient et des sanctions contre la Russie.
Les autres secteurs affichent une évolution plus modérée :
– Services : inflation à 3,9 %, en léger recul de 0,1 point par rapport à décembre.
– Produits alimentaires, alcool et tabac : hausse de 2,3 %, après 2,6 % en décembre.
– Biens industriels : inflation stable à 0,5 %, confirmant une certaine stabilisation des prix manufacturiers.
Cette remontée des prix reste cependant bien inférieure au pic historique de 10,6 % atteint en octobre 2022, en pleine crise énergétique due à la guerre en Ukraine.
Des perspectives économiques fragiles pour 2025
Si l’inflation est sous contrôle, la croissance économique en zone euro suscite davantage d’inquiétudes. Le dernier trimestre 2024 a enregistré une croissance nulle, et les prévisions pour 2025 restent moroses, notamment en raison du ralentissement de l’Allemagne et de la France, les deux principales économies de la région.
Face à cette situation, la BCE a déjà abaissé ses taux d’intérêt à plusieurs reprises depuis juin 2024. Son taux de dépôt a été ramené à 2,75 %, après une baisse cumulée de 1,25 point depuis son pic de septembre 2023. La présidente Christine Lagarde a d’ailleurs laissé entendre que de nouvelles baisses pourraient suivre, afin de soutenir l’activité économique et éviter une récession prolongée.
Les marchés financiers restent prudents, notamment en raison des tensions commerciales entre l’Europe et les États-Unis. Le président Donald Trump a menacé d’imposer de nouveaux droits de douane sur les exportations européennes, ce qui pourrait fragiliser encore davantage une économie déjà en difficulté.
En attendant, les prévisions de la BCE tablent sur un retour progressif de l’inflation vers 2 % d’ici fin 2025, à condition que les prix de l’énergie restent sous contrôle et que la croissance économique ne se détériore pas davantage.
L’évolution des prix dans les prochains mois dépendra donc des tensions géopolitiques, des politiques monétaires et des fluctuations des prix de l’énergie, trois facteurs clés qui continueront d’influencer la trajectoire de l’inflation et la stabilité économique de la zone euro.