Le réchauffement climatique provoquera, à une échelle globale, une hausse conséquente des prix de l’alimentaire, selon une étude publiée, jeudi 21 mars, dans Communication Earth and Environment. « La hausse des températures entraîne une hausse persistante de l’inflation alimentaire et globale sur 12 mois, tant dans les pays à revenu élevé que dans les pays à faible revenu », note l’étude.
Dans leur réflexion, les initiateurs précisent que leur méthodologie s’est basée sur l’application « des régressions à effets fixes à plus de 27 000 observations d’indices mensuels des prix à la consommation dans le monde entier pour quantifier les impacts des conditions climatiques sur l’inflation ». Les auteurs de la recherche relèvent que les effets changent « selon les saisons et les régions », selon les conditions climatiques, « avec d’autres impacts dus à la variabilité quotidienne des températures et aux précipitations extrêmes ».
L’impact du réchauffement sur l’inflation accentué de près de 50% en 2035
L’étude des résultats obtenus « dans le contexte des augmentations de température projetées pour 2035 implique des pressions à la hausse sur les produits alimentaires ». En termes de chiffres, cela entraîne « une inflation globale de 0,92 à 3,23 et de 0,32 à 1,18 points de pourcentage par an respectivement en moyenne à l’échelle mondiale ». Les spécialistes précisent que la marge de fluctuation évolue « selon les scénarios d’émissions, les modèles climatiques et les spécifications empiriques ».
Les pressions sont plus accentuées sur les basses latitudes et présentent une forte saisonnalité aux hautes latitudes, avec un pic en été, détaille l’étude. Selon les prévisions, l’inflation alimentaire, accrue par la chaleur extrême de l’été 2022 en Europe de 0,43 à 0,93 points de pourcentage, risquerait d’être amplifiée de 30 à 50% par le réchauffement attendu en 2035.
Saisir les changements technologiques pour une meilleure adaptation
Pour faire face à ce futur préoccupant, l’étude oriente vers une adaptation urgente au changement climatique. « L’adaptation future au changement climatique grâce à des changements technologiques sans précédent offre la possibilité de limiter les pressions sur l’inflation dans un climat en évolution », est-il recommandé.
Les spécialistes citent, en exemple, « l’adoption prévue du refroidissement des locaux (qui) pourrait limiter les impacts du stress thermique sur la productivité du travail » et « le changement de culture (qui) pourrait limiter les pertes de productivité agricole, deux principaux canaux d’impacts potentiellement pertinents pour l’inflation ». Avec, au préalable, des efforts à fournir pour limiter au maximum, à défaut d’éradiquer, les émissions de gaz à effet de serre.
« Toutefois, sans une atténuation considérable des émissions de gaz à effet de serre, les pressions sur l’inflation resteraient persistantes et importantes, même en tenant compte d’une telle adaptation qui va au-delà de ce qui a été observé historiquement », alerte l’étude.
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