Une nouvelle enquête révèle que l’inflation continue de peser sur les foyers français, malgré son ralentissement en 2024. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 82 % des Français disent avoir réduit leurs dépenses sur un an. Les restrictions touchent l’alimentation, les loisirs et même les produits de première nécessité, traduisant une précarité financière persistante.
Malgré une inflation redescendue à 2 % en 2024, après des pics à 5,3 % en 2022 et 4,9 % en 2023, les Français ne constatent pas d’amélioration significative de leur pouvoir d’achat. Selon l’étude Elabe, 65 % estiment que leur situation financière s’est dégradée, dont 27 % jugent la baisse « très forte ». Ces chiffres restent supérieurs à ceux d’avant la crise post-Covid, où seuls 21 % des sondés percevaient une diminution de leur pouvoir d’achat en octobre 2021.
Les Français sont contraints de tirer un trait sur les loisirs et à réduire les dépenses alimentaires
Pour faire face à cette pression économique, les ménages sont contraints de renoncer à certaines dépenses. Près de 43 % des Français ont réduit leurs achats de vêtements et accessoires, 42 % ont annulé des vacances ou des week-ends, et 39 % ont restreint leurs sorties. L’alimentation n’est pas épargnée, avec 38 % des foyers limitant leur consommation de viande, de poisson ou de produits biologiques. Ces choix, parfois drastiques, témoignent d’un ajustement profond des modes de consommation pour s’adapter à la hausse des prix.
Près d’un tiers des Français sont souvent à découvert
L’enquête révèle que 30 % des ménages sont régulièrement à découvert, et 14 % chaque mois. En moyenne, ces foyers passent dans le rouge dès le 17 du mois, soulignant une incapacité croissante à couvrir l’ensemble des dépenses essentielles. Les secteurs les plus cités pour les hausses de prix sont la nourriture (73 % des répondants), suivie des soins médicaux (27 %), des transports (26 %), des assurances (25 %) et du logement (24 %). Ces domaines représentent des dépenses incompressibles, rendant la situation particulièrement critique pour les foyers les plus modestes.
Une précarité qui touche toutes les catégories sociales
Les résultats montrent que la réduction des dépenses est un phénomène généralisé : 90 % des ouvriers et employés déclarent avoir ajusté leurs choix de consommation, mais cette proportion atteint également 80 % chez les cadres, comme le révèle l’enquête d’Elabe pour BFMTV. Les jeunes (83 %) et les seniors (85 %) sont également nombreux à déclarer des comportements similaires, illustrant l’ampleur du phénomène, peu importe la catégorie sociale ou l’âge.
Ce sondage met en lumière une précarité financière durable et appelle à des actions politiques fortes pour soutenir les ménages en difficulté. Une régulation des prix, notamment dans l’alimentation et l’énergie, pourrait offrir un répit. L’urgence est de redonner aux foyers une capacité d’achat suffisante, dans un contexte où les signes de reprise restent peu perceptibles pour une large majorité des Français.