La Banque centrale européenne (BCE) reste ferme dans sa volonté de réduire l'inflation. Elle a relevé, pour la 8ᵉ fois consécutive, ses taux d'intérêt en juin 2023. Cette orientation de la politique monétaire devra perdurer. Depuis le 21 juin 2023, les taux d'intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt sont passés respectivement à 4%, 4,25% et 3,50%. La lutte contre l'inflation en Europe commence à porter ses fruits. Dans ce sillage, le gouverneur de la Banque de France a exprimé son opposition à un relèvement de l'objectif de 2% d'inflation de la Banque centrale européenne (BCE).
En effet, François Villeroy de Galhau s'est élevé, dimanche 9 juillet, contre la suggestion de certains économistes français prônant un relèvement de l'objectif de 2% d'inflation de la Banque centrale européenne (BCE). Ce responsable financier, qui siège au conseil des gouverneurs de la BCE, a également indiqué que les taux d'intérêt de la BCE étaient sur le point d'atteindre un point haut et que le loyer de l'argent serait maintenu à un niveau élevé suffisamment longtemps pour que l'impact infuse à travers l'économie.
« Nous avons en France passé le pic d'inflation (...) et nous allons bientôt atteindre le point haut sur les taux d'intérêt en zone euro », a déclaré le gouverneur de la Banque de France, sur l'inflation, lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Il a expliqué qu'il « ne s'agira pas d'un pic, mais plutôt d'un haut plateau sur lequel nous devrons rester suffisamment longtemps pour assurer la pleine transmission de tous les effets de la politique monétaire ».
La France dit non à un relèvement de la cible d'inflation de la BCE de 2% à 3%
Le resserrement monétaire de la BCE est donc la meilleure stratégie pour lutter contre l'inflation, selon François Villeroy de Galhau. Une politique qui devra se resserrer davantage ce mois de juillet. En effet, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a prévenu que la hausse des taux se poursuivrait en juillet.
Il faut dire que même si cette politique s'avère judicieuse pour freiner l'inflation, elle a des conséquences sur la croissance et la consommation qui ralentit. Ainsi, les demandes de crédits chutent, avec, pour effet, une baisse de la demande de biens et services, et un ralentissement des prix. Cette baisse induit un coup de frein pour la croissance dans la zone euro. C'est ce qui inquiète bon nombre d'observateurs et de responsables politiques. Le gouvernement a, à titre d'exemple, craint que « le remède se révèle plus dommageable que la maladie ».
Pour desserrer l'étau sur les économies européennes, certains économistes ont préconisé un relèvement de la cible d'inflation de la BCE de 2% à 3%. Le gouverneur de la Banque de France rejette cette proposition qu'il considère comme « un exemple de fausse bonne idée ». Pour lui, ce relèvement conduirait immédiatement les prêteurs à demander des taux d'intérêt plus élevés, d'au moins 1%, auxquels se grefferait « une prime de risque accrue ».