Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assure que « l’inflation élevée est derrière nous ». Pour lui, l'heure est au soulagement. « Nous sommes en mai 2024 et l’inflation est de 2% (...) Le pari a été gagné, la bataille a été gagnée », appuie-t-il.
Bruno Le Maire s’exprimait, ce mardi 28 mai, dans La Grande interview Europe 1-CNews. « Le plus important, c’est que les salaires commencent à augmenter plus vite que l’inflation. Donc ça améliore le pouvoir d’achat des Français », a déclaré d'emblée le ministre. « N’empêche que ça reste très difficile », a-t-il nuancé, en développant sur le pouvoir d’achat qui reste le souci majeur des Français.
La baisse des prix, « ça se voit sur certains produits, pas tous, mais il y a déjà les prix à la pompe qui sont aujourd’hui stables ou même en légère diminution. On a également quelques produits alimentaires qui diminuent », fait remarquer Bruno Le Maire qui concède que l’embellie ne s'est pas encore généralisée.
Les défis persistent, par exemple, dans le marché de l’immobilier, étroitement lié aux taux d’intérêt qui restent élevés. « Nous avons le coût du logement qui reste très élevé, dans beaucoup de zones, ça reste encore tendu. On a encore des difficultés structurelles à résoudre », admet sur ce plan le ministre. Sans y faire vraiment référence, le Bruno Le Maire semble miser sur un effet de vague positif que devrait déclencher la baisse des taux d’intérêt par la BCE, dès sa réunion du 6 juin.
La réponse du ministre à la BCE
En attendant, Bruno Le Maire trouve son bilan dans la gestion de l’inflation globalement positif. « Sur le chiffre même d’inflation, il était 5 points au-dessus, il y a quelques mois, on s’est beaucoup battus pour le ramener à 2 points, j’avais pris un engagement de parvenir à 2% d’inflation en mai 2024, nous y sommes. L’engagement est tenu », s’est-il félicité au micro de Laurence Ferrari.
Interrogé, par ailleurs, sur les appréhensions de la BCE quant à une nouvelle poussée des prix face aux hausses des salaires (4,7%) relevées au premier trimestre, le patron de Bercy a récusé la réflexion des faucons de la BCE ou de certains milieux financiers. « Je ne partage pas cette analyse, on en discutait avec Christine Lagarde, en marge du G7, il y a quelques jours, je pense qu’il ne faut pas noircir le tableau », rétorque le ministre. « Maintenant, si dès qu’il y a un frémissement sur les salaires, on dit que c’est tragique, c’est catastrophique, il faut serrer la vis, c’est complètement décourageant pour ceux qui travaillent », ajoute-t-il.