La lutte contre l’inflation est sur la bonne voie. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Cependant, il tient à calmer les esprits en rappelant qu'il ne faut pas crier « victoire trop tôt ».
François Villeroy de Galhau se montre confiant
Au lendemain d’une actualisation des prévisions d’inflation de la Banque centrale européenne, qui s’attend désormais à des prix en hausse de 2,7 % en 2024, 2,1 % en 2025 et 1,9 % en 2026 dans la zone euro, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a pris la parole dans l'émission Ecorama, diffusée par la banque en ligne Boursorama : « Il y a une théorie du dernier kilomètre, qui consiste à dire que la dernière partie du chemin vers l’objectif de 2 % serait plus difficile (...) je ne crois pas à cette spécificité du dernier kilomètre », a-t-il déclaré au début de son intervention.
« Nous voyons aujourd’hui un mouvement de désinflation (ralentissement de l’inflation, NDLR) général, y compris sur l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors énergie et alimentation. Le prix des services recule aussi relativement rapidement », a-t-il ajouté. Même s'il n’exclut pas un rebond de l’inflation « de l’ordre de quelques dixièmes de points » dans les prochains mois, le gouverneur de la Banque de France se veut rassurant. Ce ressaut ne suffira pas à « casser cette tendance de fond à la désinflation », a-t-il assuré.
« Il ne faut pas déclarer victoire trop tôt »
François Villeroy de Galhau se montre confiant, mais il appelle à la vigilance : « Il ne faut pas déclarer victoire trop tôt, mais dans ce combat contre l’inflation, nous marquons des points » a-t-il déclaré. De son côté, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, se dit prudente et met le point sur la nécessité de ne « pas baisser la garde », malgré le ralentissement de la hausse des prix en zone euro. La France et l’Allemagne négocient graduellement concernant le cadre budgétaire qui s’imposera aux États membres dès 2024. Une réunion en visioconférence des ministres des Finances de l’Union européenne est d'ailleurs prévue mardi pour espérer aboutir à un accord.
En France, le tant attendu ralentissement de l'inflation se fait déjà ressentir. En effet, au 1ᵉʳ décembre, le taux d'inflation en France se situait à 3,8 % (données harmonisées européennes) et à 3,4 % selon les normes de l'Insee, sur une période d'un an, comparé aux 4 % enregistrés en octobre dernier. Il s'agit d'une amélioration significative par rapport au pic de 7,1 % enregistré l'année dernière.
